Sur le segment des voitures électriques, la Chine a pris une bonne avance sur les constructeurs européens.
Mais à partir de vendredi 1er novembre, l’Europe va imposer des droits de douane très élevés sur les automobiles chinoises.
Une équipe du 20h de TF1 a recueilli la réaction des constructeurs, tous déjà prêts à contourner cette taxe.
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La voiture électrique, le véhicule de demain ?
BYD, Xpeng, Aito, Forthing… des voitures électriques toutes fabriquées en Chine. Ils seront, dès la fin de la semaine, imposés de nouveaux droits de douane. Et les montants varient selon les fabricants. Pour MG, la taxe sera de 35,5%. Par exemple, un modèle électrique coûtant 24 990 euros passera à 27 990 euros. Soit 3 000 euros de majoration pour le client. « On le voit depuis le début de l’année. La suppression du bonus écologique sur un certain nombre de modèles a vraiment mis fin aux véhicules électriques. Et c’est dommage dans le contexte de la transition vers le tout électrique en 2035. » , explique Clément Lefèvre, porte-parole de MG France.
Les fabricants chinois ne jouent pas sur un pied d’égalité car ils sont principalement subventionnés par l’État chinois.
Les fabricants chinois ne jouent pas sur un pied d’égalité car ils sont principalement subventionnés par l’État chinois.
Anne-Sophie Alsif, chef économiste chez BDO France
Surcharger les voitures électriques chinoises. Est-ce efficace ? Pas sûr. Cette marque a en effet trouvé une première solution. Importez 10 000 voitures électriques sur le sol européen avant que la taxe ne s’applique. Maintenir les prix pendant au moins trois mois. Deuxième solution, construire une usine en Europe d’ici trois ans. « Si vous produisez en Europe, vous n’aurez pas de taxes à l’importation. Et nous pourrons certainement aussi bénéficier des bonus écologiques s’ils existent encore puisqu’ils changent chaque année »prédit Julien Robert, vice-président de MG Motor France. Dernière stratégie trouvée, privilégiez pour l’instant les modèles hybrides, non concernés par les nouveaux droits de douane.
BYD est le numéro 1 mondial du secteur. Le nouvel impôt européen pour eux sera de 17,7%. Pour contourner ce problème, une nouvelle usine ouvrira en Hongrie dans deux ans. Un autre est prévu en Turquie, qui a des accords douaniers avec l’Union européenne. Les constructeurs chinois veulent à tout prix conquérir le marché européen. Quitte à renoncer à leurs marges pour rester 25 % moins cher que leurs concurrents français. « Ce n’est pas un gros problème pour nous. Parce que le marché ici va continuer à croître. Et notre défi est d’être présent et de trouver des solutions en Europe” avance, dans la vidéo de TF1 de 20 heures en tête de cet article, Stella Li, vice-présidente de BYD.
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L’enjeu est de taille pour tous ces constructeurs qui produisent actuellement trop de voitures électriques pour le marché asiatique. Des voitures performantes pour cet économiste car leur technologie a 10 ans d’avance. L’Europe doit se défendre pour rattraper son retard. « L’idée de ces droits de douane est de gagner du temps pour permettre à l’industrie automobile européenne de pouvoir faire face à cette concurrence qui est très agressive. Puisque, rappelons-le, les constructeurs chinois ne jouent pas à armes égales car ils sont majoritairement subventionnés. par l’État chinois », précise Anne-Sophie Alsif, chef économiste chez BDO France. L’Europe se donne donc un peu de répit pour éviter de voir son marché submergé par ces voitures électriques chinoises. Mais pour combien de temps encore ?