Alors que les taux immobiliers baissent, les propriétaires français sont confrontés à une hausse impressionnante de la taxe foncière, qui a bondi de 32,9 % entre 2013 et 2023 selon l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI). Pour la première fois, en 2023, le taux moyen de cet impôt dépasse les 40%, pour atteindre 40,36%. Cette évolution peut s’expliquer par plusieurs facteurs, notamment la revalorisation des valeurs locatives et l’inflation, qui pèsent lourdement sur le calcul de cet impôt.
Taux d’emprunt constatés au 17/10/2024
La revalorisation des valeurs locatives et la multiplication des impôts locaux
La taxe foncière est calculée à partir de la valeur locative cadastrale d’un bien immobilier, c’est-à-dire une estimation du loyer annuel théorique que pourrait générer un bien s’il était loué. Cette assiette fiscale est réévaluée chaque année en fonction de l’inflation. Entre 2021 et 2024, cette revalorisation a atteint 15,1 %, contribuant ainsi à la hausse rapide des taxes foncières. A cela s’ajoute la création de taxes supplémentaires, comme la taxe GEMAPI, appliqué en 2023 dans 74% des communes contre seulement 35% en 2018ou encore la taxe « Ligne à Grande Vitesse » dans le sud-ouest de la France.
Parallèlement, la suppression progressive de la taxe d’habitation sur les résidences principales a conduit les collectivités locales à compenser ce manque à gagner en augmentant les taux de la taxe foncière. Ces différents facteurs cumulés alourdissent considérablement la pression fiscale pesant sur les propriétaires.
Des hausses marquées dans les grandes villes
Si la hausse des taxes foncières est généralisée, certaines grandes villes se démarquent avec des hausses particulièrement fortes. À Paris par exemple, les taxes foncières ont augmenté de 83 % entre 2013 et 2023.. Strasbourg a également connu une augmentation notable de 52% sur la même période. D’autres villes comme Nice (+ 22 %) ou Saint-Étienne (+ 18 %) n’échappent pas à cette tendance, entraînant une pression fiscale de plus en plus forte pour les propriétaires. A noter que le taux moyen national est de 40,36%.
En comparaison, le taux moyen national de 40,36% en 2023 cache d’importantes disparités géographiques. Certaines communes, notamment celles situées dans les plus grandes zones urbaines, enregistrent des hausses beaucoup plus rapides que d’autres.
Une pression fiscale jugée excessive
Selon l’UNPI, cette hausse des taxes foncières est jugée excessive par rapport à d’autres indicateurs économiques. En effet, comme le rappelle BFMTVL’inflation cumulée entre 2013 et 2023 est de 9%, alors que l’indice des loyers résidentiels (ILH) n’a augmenté que de +7,7%. sur la même période. Ainsi, les propriétaires voient leurs impôts augmenter plus vite que l’inflation et les loyers, ce qui crée un déséquilibre jugé « injuste » par l’UNPI.
Face à cette situation, l’organisation appelle à des réformes pour limiter les futures augmentations de la taxe foncière et inciter les propriétaires à entreprendre des travaux de rénovation énergétique.
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