Taxation des produits sucrés : combien coûte la « malbouffe » à la France ?
« Taxer les produits sucrés ? Tout le monde sait que c’est pour combler les lacunes. »
Le fardeau de la gestion de l’obésité
Même le représentant médiatique du leader de la grande distribution E.Leclerc, Michel-Édouard Leclerc, a estimé sur France Télévisions qu’un « supplément d’impôt » n’allait « pas aider pédagogiquement sur la question car tout le monde sait que c’est pour combler les trous » en public. finances. Cependant, la gestion des pathologies comme l’obésité et le diabète, et donc la consommation excessive de sucre qui est facteur d’augmentation des cas, n’est pas neutre pour les finances publiques. Le cabinet d’études économiques Asterès, mandaté par le géant pharmaceutique Novo Nordisk, estimait fin 2022 que « la prise en charge de l’obésité et de ses complications représentait un coût évitable pour l’assurance maladie, les organismes complémentaires et les entreprises de 10,6 milliards d’euros par an. Près de 80 % de ces « coûts évitables » relèvent de l’assurance maladie, contre 9 % sur les entreprises. Ce dernier chiffre comptabilise les « pertes nettes de production induites par les arrêts de travail » et par les décès prématurés liés à des pathologies qualifiées de « complications de l’obésité », maladies cardio-neurovasculaires et métaboliques notamment.
Mi-octobre, l’Institut Montaigne, un groupe de réflexion libéral, a plaidé pour une taxe ciblant les agro-industriels qui ne réduisent pas les quantités de sucre dans leurs recettes. Il a également appelé à harmoniser à 20% la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur tous les produits sucrés, estimant que cela pourrait rapporter 1,2 milliard d’euros chaque année de recettes supplémentaires à l’Etat. Il s’est montré encore plus alarmiste sur le coût de « notre mauvaise alimentation » et des pathologies associées : « 125 milliards d’euros par an » pour les finances publiques.
Quelle est la réglementation aujourd’hui ?
Lorsqu’un consommateur achète un produit sucré (boisson, soda, limonade, jus de fruit…) dans un supermarché, il paie déjà une taxe. Cela repose sur un principe très simple : plus la quantité de sucre est importante, plus la taxe sera élevée sur ce produit. En pratique, le gouvernement a mis en place une taxe sur les sodas en 2012, à laquelle s’est ajoutée une deuxième taxe sur les produits sucrés transformés en 2018. Pour le porte-monnaie des consommateurs, il faut par exemple entre 10 et 20 centimes de plus à la caisse en fonction du montant des boissons. sucre contenu dans une bouteille de soda. Ces impôts ont permis à l’État d’empocher près de 450 millions d’euros en 2023.