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Tarn-et-Garonne : le méthaniseur Garonne Biogaz à pleine capacité

Thomas Pagliarin, l'un des trois partenaires de Garonne Biogaz devant le méthaniseur.

Thomas Pagliarin, l’un des trois partenaires de Garonne Biogaz devant le méthaniseur.

Crédit : Johan Gesrel

Situé à proximité de l’autoroute A62 entre deux vergers de pommiers, le site Garonne Biogaz du Pin (Tarn-et-Garonne) fonctionne désormais à pleine capacité. Pour produire ce gaz, la recette est plutôt simple : il nous faut d’abord des CIVE, des cultures intermédiaires à vocation énergétique. Il en faut 20 000 tonnes, explique Thomas Pagliarin. Il est l’un des trois associés avec Edouard Crubilé et Hugo Sazy :

« C’est une culture intermédiaire destinée à la méthanisation. Elle ne remplace pas les cultures destinées à l’alimentation de l’homme et des animaux. Cette couverture végétale était jusqu’à présent broyée et laissée sur place dans le champ. Maintenant nous la récupérons pour l’ensiler puis la mettre en place. au méthaniseur avec les restes de pommes et de melons.

Une machine pour séparer les aliments des emballages

Pour compléter la recette, le site ajoute une « soupe » issue de restes alimentaires de cantines ou de denrées dont la date de péremption est dépassée. Pour obtenir cette soupe, tout se passe dans un bâtiment de déconditionnement, explique Thomas Pagliarin :

« Nous récupérons une partie des déchets alimentaires dans les points de dépôt volontaires. On parle ici d’épluchures de fruits et légumes, de restes alimentaires. Nous avons aussi des produits alimentaires de grande distribution qui n’ont pas réussi à trouver preneur au niveau des associations caritatives. Nous sommes au bout de la chaîne. Pour faire face à tout cela, nous disposons d’une machine efficace qui sépare les aliments de leurs emballages. Nous trions également les coquilles ou fourchettes qui seraient tombées accidentellement dans le bac alimentaire. Les emballages sont actuellement enterrés à la DRIMM de Montech mais nous réfléchissons à une solution de valorisation.

Le digestat comme substitut aux engrais chimiques

Le CIVE et les déchets alimentaires sont ensuite mélangés et placés dans deux grands méthaniseurs pendant une durée de 100 jours, jusqu’à ce que le tout soit digéré et transformé en gaz. Une fois le cycle de méthanisation terminé, il reste ce qu’on appelle le digestat, une matière riche en azote, phosphore et potasse, explique Edouard Crubilé, l’un des trois partenaires de Garonne Biogaz. Il est céréalier et cultive 300 hectares tout près du site.

« Je réalise des cultures intermédiaires pour le méthaniseur et je récupère le digestat. C’est de la valeur ajoutée qui remplace une partie de l’engrais chimique. Et puis ça permet de ne pas être dépendant des prix mondiaux des engrais et de l’étranger. Garonne Biogaz est un projet vertueux pour le monde agricole d’où je viens, cela me permet d’avoir une vision sur 15 ans grâce à l’achat de gaz. Cela peut nous aider à répondre à nos besoins et à nos emprunts.

Le site Garonne Biogaz emploie trois personnes et bientôt une quatrième. Le coût d’investissement de ce projet est de 14 millions d’euros. Un projet subventionné à hauteur de 17% grâce aux aides de l’Etat, de la région Occitanie et de la Communauté de Communes des Deux Rives.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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