Tapentadol, ce « puissant opiacé » qui inquiète le monde du cyclisme
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Tapentadol, ce « puissant opiacé » qui inquiète le monde du cyclisme

Tapentadol, ce « puissant opiacé » qui inquiète le monde du cyclisme

L’Union Cycliste Internationale (UCI) craint l’utilisation et les effets secondaires de ce produit en remplacement du tramadol.

Un nouveau produit inquiète le monde du cyclisme : le tapentadol. Selon le journal suisse La météo l’Union cycliste internationale (UCI) a alerté, lors d’une réunion du Conseil du cyclisme professionnel (CCP) le 29 mai, du risque sanitaire de ce « opioïde fort » qui serait « dix fois plus puissant que le tramadol ». Si le tramadol a été retiré des courses cyclistes en 2019 en raison des effets secondaires dangereux, le tapentadol n’est soumis à aucune restriction de consommation pour le moment. Initialement utilisé pour soulager les inconforts liés à l’arthrose et au cancer des os, selon le site Vidal, il pourrait être utilisé par certains coureurs du peloton. « remplacer » tramadol, a annoncé l’UCI lors de cette réunion.

L’usage du tapentadol serait mal utilisé par certains coureurs : « L’idée est de réduire la perception de la douleur pour aller encore plus loin dans l’intensité de l’effort maximum. » confier à Figaro Docteur Yann Mossler, Médecin de l’équipe du World Tour Arkéa Samsic. Cela contribue à améliorer les performances sportives des cyclistes puisqu’il s’agit « un analgésique très puissant » dont la fonction première est d’apaiser les « douleurs chroniques intenses ».

« Un usage manifestement détourné »

Mais le tapentadol serait surtout dangereux pour ses effets secondaires. Il est d’ailleurs classé au même niveau que l’oxycodone, la morphine et le fentanyl – responsables d’un véritable scandale d’addiction aux opioïdes aux Etats-Unis – par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cela pourrait entraîner, outre le risque d’addiction, « effets neuropsychiques, troubles de la vigilance, de la concentration, de l’attention et de l’équilibre », souligne Yann Mossler. Selon le médecin de l’équipe Arkéa Samsicil existe une corrélation entre la consommation de cet opiacé par les coureurs et la fréquence de plus en plus serrée des « chutes graves dans les pelotons professionnels. Les cyclistes utilisant du tapentadol n’auraient pas une vigilance optimale. Cependant, lors de la formation d’un peloton, l’attention doit être accrue.

Anciennement vendu sous le nom « Palexie », le tapentadol n’est plus commercialisé en France depuis 2021. A l’étranger, une prescription médicale est « Normalement » nécessaire pour l’obtenir, indique Yann Mosler. « Comme toutes ces substances, il existe des réseaux, notamment à l’étranger (vols, falsifications d’ordonnances, professionnels de santé peu scrupuleux) », il dit. Cependant, le produit est actuellement « parfaitement autorisé par les agences antidopage ». Son autorisation en compétition « dans un usage manifestement détourné » Est « incompréhensible », il alerte.

« Un facteur d’amélioration des performances »

Selon les informations fournies à Figaro, L’Agence mondiale antidopage (AMA), créée en 1998 à la suite de l’affaire Festina, est extrêmement vigilante à l’égard de ce médicament. Le tapentadol était « ajouté au programme de surveillance pour suivre les modèles d’utilisation en compétition » à fin 2023. Le produit est qualifié comme étant « sous surveillance » ce qui implique des contrôles « Contrôle des substances dans le cadre du programme de surveillance lors des analyses de contrôle antidopage, afin de collecter des données (en cours de collecte) sur la prévalence de l’usage ».

Interrogé par nos confrères de Tempsle Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC) a réclamé son interdiction dans le peloton. « Les athlètes en bonne santé n’ont pas besoin de recourir à des produits thérapeutiques de cette nature. De plus, il faut savoir qu’un analgésique réduit ou supprime la douleur, ce qui est un facteur d’amélioration des performances., a déclaré son président, Roger Legeay. De son côté, Yann Mosler dit déconseiller « fortement son utilisation pour tous les sportifs » qu’il rencontre. Plusieurs cyclistes professionnels, interrogés par Le Figaroprétendait ne pas connaître l’existence du tapentadol.

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