En décembre 2016, alors qu’il vient d’être élu président des États-Unis face à Hillary Clinton, Donald Trump s’est attiré les foudres de Pékin pour avoir remis en cause le principe d’« une seule Chine » en ayant eu un entretien téléphonique avec Tsai Ing-wen, la présidente. de Taïwan.
«Nous avons déjà adressé une protestation solennelle à la partie américaine concernée. Nous devons souligner le fait qu’il n’y a qu’une seule Chine et que Taiwan est une partie inaliénable du territoire chinois », a répondu le ministère chinois des Affaires étrangères. Ce à quoi M. Trump a répondu avec ironie. « Les Etats-Unis vendent des milliards de dollars de matériel militaire à Taïwan mais je ne devrais pas accepter un appel de félicitations » du président taïwanais, a-t-il argué.
Par la suite, contrastant avec l’attitude de l’administration de Barack Obama, soucieuse d’épargner la Chine, celle de M. Trump a autorisé Taïwan à se procurer tous les équipements militaires nécessaires à la modernisation de ses forces armées, dont 108 chars M1A2. Abrams, 11 systèmes d’artillerie M142 HIMARS (avec munitions associées), 66 F-16 Vipers, drones MQ-9B SeaGuardian, 135 missiles de croisière AGM-84 SLAM ER (Standoff Land Attack Missile / Expanded Response), 400 missiles RGM-84L-4 Missiles antinavires Harpoon Block II, 100 systèmes de défense côtière Harpoon (HCDS), 1 649 missiles antichar (dont 1 240 Javelin et 409 Tow) et 250 missiles anti-aériens Stinger.
Enfin, pour faire bonne mesure, l’administration Trump a également apporté une aide au futur programme de sous-marins taïwanais.
Cependant, le retour de M. Trump à la Maison Blanche, après avoir remporté haut la main les dernières élections présidentielles, inquiète les responsables taïwanais. En cause : ses déclarations sur le fabricant de semi-conducteurs TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Co)… ainsi que sur la politique de défense de l’île.
« Taïwan devrait payer (les États-Unis) pour sa défense. Vous savez, nous sommes un peu comme une compagnie d’assurance. Taïwan ne nous donne rien », a déclaré M. Trump en juillet dernier.
Faut-il y voir un lien avec les projets d’armement actuellement préparés par le gouvernement taïwanais ? C’est ce qu’avance le Financial Times, selon lequel des « discussions informelles » sont déjà en cours avec les équipes de M. Trump. Il serait question d’achats de matériel militaire américain pour un montant total dépassant les 15 milliards de dollars.
Ainsi, les commandes envisagées par Taipei pourraient comprendre 400 missiles de défense aérienne Patriot, le système de combat AEGIS, 10 navires d’occasion (Littoral Combat Ship ?), 4 avions de surveillance aérienne E-2D Avdanced Hawker et surtout 60 F-35. chasseurs-bombardiers.
L’intérêt de l’état-major taïwanais pour le F-35 n’est pas nouveau. Il dut cependant y renoncer, principalement pour des raisons budgétaires, et se contenter de 66 F-16 Vipers. Elle avait alors exprimé le souhait de disposer d’avions de combat à décollage court et atterrissage vertical (STOVL), comme le F-35B, afin de pouvoir continuer à agir au cas où ses bases aériennes seraient visées par des attaques. Missiles et bombardiers chinois.