Tadej Pogacar triomphe au sommet du Plateau de Beille et consolide son maillot jaune à l’issue de la 15e étape du Tour de France
Tadej Pogacar (UAE Emirates) abordera la deuxième journée de repos avec le sentiment du devoir accompli. Au lendemain du coup tactique magistral de son équipe au Pla d’Adet, le Maillot Jaune s’est imposé avec 1’08 » d’avance sur son dauphin Jonas Vingegaard (2e du général à 3’09 »), dans l’étape reine de ce Tour de France, disputée entre Loudenvielle et le Plateau de Beille, ce dimanche. Troisième du classement général (à 5’19 »), Remco Evenepoel (Soudal-QuickStep) a pris la 3e place à 2’51 » du Slovène.
Ces cinq difficultés réparties sur 198 kilomètres (4 850 mètres de dénivelé positif), dont le col de Peyresourde (1re catégorie, 6,9 km à 7,8 %), grimpé d’entrée, ont fatigué des organismes déjà épuisés, mais apparemment pas celui de Pogacar, trop fort pour tous ses rivaux, toujours surclassés. Le Slovène a suivi son dauphin danois qui a accéléré à plus de 10 km du sommet, avant de s’envoler seul 5 kilomètres plus loin vers une 14e victoire d’étape sur la Grande Boucle. Et quelle réussite ! Sa troisième déjà sur l’édition 2024 (comme en 2020, 2021 et 2022). Vingegaard a concédé 1’08 » à l’arrivée, soit le plus gros écart entre les deux hommes sur une étape de montagne.
39’41 »
Tadej Pogacar a mis 39’41 » pour gravir le Plateau de Beille ce dimanche. Un nouveau record d’ascension, puisque le Slovène dépasse nettement la marque atteinte par Marco Pantani en 1998 (43’20 ») lorsqu’il avait lui-même réalisé le doublé Giro-Tour.
Visma-Lease a Bike avait pourtant élaboré un plan d’envergure pour tenter de revenir sur l’impassible Pogacar ce dimanche. Le dernier rouage du train Visma-Lease a Bike, Matteo Jorgenson, a accéléré le rythme depuis le pied du Plateau de Beille. Une fois l’Américain écarté, Vingegaard a lancé son attaque, à 10,5 km de l’arrivée, que seul Pogacar a pu suivre. La facilité du Maillot Jaune a failli se muer en insolence.
L’évasion toujours frustrée
Pas assez saignant pour accompagner les deux échappés, le Maillot Blanc Evenepoel a une nouvelle fois limité la casse, montant à son rythme, seul, dans le deuxième rideau. Si ses équipiers Joao Almeida (10’54 ») et Adam Yates (7e à 13’38 ») ont lâché prise sans peser sur la course, Pogacar n’a pas été du tout inquiété. Huitième du jour, Carlos Rodriguez (Ineos Grenadiers) a lâché prise très tôt et s’est fait dépasser par un Mikel Landa (Soudal-QuickStep) retrouvé au classement général (6e à 11’21’).
Alors qu’ils comptaient 2’30 » d’avance sur le groupe maillot jaune au pied de la dernière ascension, les cinq derniers échappés, dont Richard Carapaz (EF Education-EasyPost), 3e du Tour en 2021, ont été engloutis en seulement six kilomètres, tels de vulgaires coursiers. Preuve que l’étape s’est une nouvelle fois disputée à un rythme effréné, avec deux paliers de course qui semblaient séparés par un gouffre. Seuls 22 coureurs avaient franchi la ligne 20 minutes après l’arrivée de Pogacar.
Une fois de plus, les Français ne se sont pas démarqués mais ont manqué de jambes pour intégrer le bon mouvement. Déjà en action samedi, Romain Bardet et David Gaudu ont pris la tête au sommet du col de Peyresourde, avant-goût d’un après-midi torride, avant d’être repris au passage.
Un groupe de 21 coureurs dont six Français, ainsi que le Maillot Vert Biniam Girmay (Intermarché-Wanty), toujours en quête de points au sprint intermédiaire, ont retenté leur chance. Guillaume Martin (Cofidis) puis Lenny Martinez (Groupama-FDJ) ont cependant lâché les roues des plus rapides sur les pentes du Col d’Agnès. Une triste réalité partagée par les aventuriers et grimpeurs en quête d’un jour de gloire sur cette Grande Boucle.