Si des soupçons accompagnent les performances de Tadej Pogacar, c’est autant pour son incroyable domination que pour le pedigree de ses dirigeants au sein du Team UAE-Emirates.
Comme prévu, Tadej Pogacar a écrasé le Tour d’Italie pendant trois semaines. Maillot rose depuis la deuxième étape, le Slovène a terminé le Giro avec près de dix minutes d’avance sur la seconde et remporté pas moins de six étapes. Une domination inédite sur le Tour d’Italie depuis près d’un demi-siècle. La manière dont le coureur du Team UAE-Emirates a dominé les débats n’a pas manqué de susciter des interrogations et d’entretenir des soupçons à son égard.
Ouest France n’a pas hésité à comparer le natif de Klanec à Lance Armstrong, le meilleur symbole de « l’ère sombre du cyclisme qui est entré et a perdu la décadence » et de le décrire comme un « vainqueur inaccessible qui n’a jamais donné l’impression de s’épuiser dans l’effort ». Mais si Tadej Pogacar est escorté par le poids du soupçon, c’est aussi en raison du passif des dirigeants de l’équipe UAE-Emirates. « Les patrons de Pogacar ont un CV aussi pollué que le site de Tchernobyl. Mauro Gianetti et Matxin Fernández devraient être destitués pour tricherie avérée si les autorités respectaient les principes éthiques qu’ils avaient édictés puis oubliés.»écrit le quotidien régional à cet effet.
Avant Tadej Pogacar, Ricardo Ricco ou Juan José Cobo
Le patron de l’équipe Emirates, Mauro Gianetti, a failli perdre la vie à cause du dopage à l’automne 1998, passant trois jours dans le coma, entre la vie et la mort, après avoir consommé du PFC, un produit expérimental. ‘ressemblant à l’EPO, et m’a fait me sentir mal au Tour de Lombardie. Mais le Suisse était également à la tête de l’équipe Saunier-Duval lorsque Ricardo Ricco fut rattrapé par la patrouille lors du Tour de France 2008, testé positif à l’EPO. De quoi faire dire à Christian Prudhomme que l’ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège n’était pas un « modèle de vertu ».
Le CV de Matxin Fernandez, l’autre grand patron de Team Emirates, est à peine moins lourd. L’Espagnol, après avoir appris le cyclisme amateur puis officié à Mapei, a travaillé aux côtés de Mauro Gianetti à la tête de l’équipe Saunier-Duval. Il était également à la tête de l’équipe Geox lorsque Juan José Cobo a remporté le Tour d’Espagne en 2011 avant d’être également reconnu coupable de dopage.