Tadej Pogacar en solo comme prévu, Pavel Sivakov solide comme toujours – News
Milan-San Remo (3e), le GP du Québec (7e) et les Trois Vallées Varésines – interrompues en raison des conditions météorologiques – resteront donc les trois seules compétitions auxquelles Tadej Pogacar a participé cette saison sans avoir gagné. Le Slovène a débuté son exercice annuel par un numéro en solitaire de 82 kilomètres aux Strade Bianche et l’a conclu à peu près de la même manière, après une attaque prévisible dans le Sormano qui lui a permis de remporter un quatrième succès consécutif au Tour de Lombardie (voir le classement), en plus avec le maillot de Champion du Monde dans le dos. Après, cette fois, 48 bornes toutes seules devant. Entre-temps, il a remporté le Tour de Catalogne, Liège-Bastogne-Liège, le Tour d’Italie, le Tour de France, le GP de Montréal, le Mondial et le Tour d’Émilie. Une liste qui laisse sans voix, et presque sans mots. « Toutes les victoires sont particulières, celle-ci autant que les autres »» a brièvement laissé échapper le vainqueur juste après l’arrivée.
UN PLAN SUIVI À LA LETTRE
Comme toujours, Tadej Pogacar a insisté sur le rôle clé de ses coéquipiers lors d’un entretien d’après-course. « L’équipe a travaillé très dur toute l’année pour remporter toutes ces victoires. Aujourd’hui encore, ce fut une journée longue et difficile pour nous. Tout le poids de la course reposait sur nos épaules mais nous avons fait un excellent travail. Je suis super content de gagner pour l’équipe ». Pendant longtemps, en effet, un groupe imposant a contrecarré les plans des Émirats arabes unis. Mais Pavel Sivakov, dernière rampe de lancement du maillot arc-en-ciel ce samedi – après avoir été le dernier à l’accompagner à Zurich lors de la Coupe du monde -, assure qu’il n’a jamais été vraiment inquiété. « On n’a jamais paniqué même s’il y avait un groupe très fort devant. Toute l’équipe a fait un excellent travail. J’ai été le dernier à lancer Tadej. C’était prévu, nous avons exécuté le plan à la perfection”se réjouissait le Français quelques instants après la course, au micro de DirectVelo.
L’athlète de 27 ans se sent plus fort que jamais et il en a profité sur le Monument Transalpin. « Au départ, je n’étais pas censé faire le Tour de Lombardie mais j’ai fait la Coppa Bernocchi lundi et j’y ai eu de très bonnes sensations. J’ai donc demandé à l’équipe de venir ici »ajoute celui qui prendra l’avion ce dimanche pour enchaîner avec une dernière course, en Chine. « Je suis super motivé. En fin de saison, c’est le mental qui joue un rôle énorme. ».
PAVEL SIVAKOV EN VEUT PLUS
Dans ce Tour de Lombardie, Pavel Sivakov a été si fort que même après avoir fait le travail pour Tadej Pogacar, il a quand même trouvé la force de revenir sur le deuxième contre, derrière Remco Evenepoel, jouant ainsi la troisième place jusqu’au bout. « J’ai essayé au pied de la dernière bosse mais (Lennert) Van Eetvelt est revenu sur moi. Ensuite (Giulio) Ciccone nous a surpris au sommet, je n’y suis pas allé directement. Je voulais laisser Van Eetvelt le faire, c’était une erreur. J’ai également commis une autre erreur lors du sprint. C’est dommage car j’avais les jambes pour faire un podium. Mais c’est le meilleur niveau que j’ai eu depuis que je suis devenu pro ».
De son côté, Tadej Pogacar salue une nouvelle fois cette ultra-domination et justifie son envie d’avoir attaqué de si loin. « La course était si dure que dans les 40 derniers kilomètres, c’était presque chacun pour soi. Je savais qu’avec une bonne avance en tête, je pouvais espérer tenir jusqu’au bout. Même si on ne peut jamais en être sûr. ». Remco Evenepoel a eu un temps de break limité mais n’a jamais vraiment semblé capable de créer ne serait-ce qu’un début de doute dans la tête de son rival. « Dans les secteurs vallonnés, j’ai essayé d’en rajouter un peu pour creuser l’écart, reprend l’homme aux 25 succès cette année. Il fallait gagner la bataille psychologique. J’ai tout mis dedans ». Avec plus de trois minutes d’avance en finale, il a su « profiter du public » dans le dernier kilomètre. Et conclure une saison stratosphérique, à sa manière, en ayant marché sur l’eau et sur la compétition. Encore une fois.