
À la Bourse de Taipei, 7 avril 2025 (AFP / I-HWA Cheng)
Le vent de la panique sur les marchés: les bourses asiatiques plongent lundi et les lieux européens se dirigent vers une nouvelle chute face à l’inflexibilité du président américain Donald Trump sur les fonctions de douane qu’il a imposées au reste du monde.
De Tokyo à Shanghai via Séoul et Taipei, les principaux indices asiatiques, ont clôturé vendredi, ont emboîté le pas avec Wall Street, qui a mis fin à la semaine passée le pire jour depuis 2020. À Hong Kong, l’indice phare Hang Seng s’est effondré lundi de plus de 12% – sa pire session depuis la crise financière de 2008.
En Europe, comme aux États-Unis, les marchés devraient diminuer fortement lundi. L’huile en a touché un plus bas pendant près de quatre ans dans la nuit.
Interrogé sur la réaction violente des bourses à son offensive commerciale, Donald Trump a fait valoir dimanche qu’il « (devait) parfois prendre un traitement pour se guérir ».
Il a assuré que son pays était « beaucoup plus fort » depuis l’annonce de ces mesures et a estimé que la chute sur les marchés n’était pas une volonté délibérée de sa part.
Le président républicain critique les partenaires économiques des États-Unis pour les « piller ». Par conséquent, il a décidé d’imposer un taux universel de 10% de taxe sur les douanes sur tous les produits importés aux États-Unis, qui sont entrés en vigueur samedi. Il sera noté, à partir de mercredi, pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, dont l’Union européenne (20%) et la Chine (34%).

Un panneau électronique affiche le cours de l’index Nikkei, 7 avril 2017 à Tokyo (AFP / Kazuhiro Nogi)
En réponse, la Chine a annoncé ses propres tâches de douane vendredi, alimentant les risques d’escalade destructive pour l’économie mondiale. Ces contre-mesures-34% des taxes sur les importations américaines pour ramener les États-Unis à « la bonne voie », avancée Ling Ji, vice-ministre du commerce.
Cependant, la Chine restera « des terres sûres » pour les investissements étrangers, a-t-il assuré.
– Réponse européenne –
« Nous avons des déficits commerciaux massifs avec la Chine, l’Union européenne et bien d’autres », a écrit Donald Trump sur son réseau social Truth dimanche.
« La seule façon de résoudre ce problème est les droits de douane, qui rapporteront des dizaines de milliards de dollars aux États-Unis », a-t-il ajouté.

Le président américain Donald Trump parle aux journalistes de l’Air Force One le 6 avril 2025 (AFP / Mandel NGAN)
Dans le même temps, un grand nombre de pays recherchent, chacun de leur côté, de convaincre Donald Trump de les sauver.
Trump a assuré qu’il avait discuté pendant le week-end « avec de nombreux Européens, Asiatiques, dans le monde. Ils veulent tous parvenir à un accord ».
« Plus de 50 pays ont approché le gouvernement au sujet d’une réduction de leurs obstacles aux douanes, de leurs tâches de douane et de la fin de leur échange de changes », a déclaré le ministre des Finances Scott Bessent sur la chaîne NBC.
« Nous verrons si ce qu’ils ont à offrir est crédible », a déclaré Scott Bessent à propos des partenaires commerciaux des États-Unis, « car après, 20, 30, 40, 50 ans de mauvais comportement, nous ne pouvons pas repartir de zéro ».
Les dirigeants européens ont multiplié les contacts au cours du week-end avant une réunion lundi à Luxembourg des ministres des Affaires étrangères de l’UE pour préparer « la réponse européenne aux États-Unis ».

Un taux universel de 10% de taxe sur les douanes sur tous les produits importés aux États-Unis est entré en vigueur samedi, plongeant les marchés (AFP / Joel Saget)
« Le monde comme nous le savions a disparu », a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer à propos de cette question de l’ordre du commerce mondial.
– de longues négociations –
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit rencontrer Trump lundi à Washington pour discuter, entre autres, de la nouvelle taxe sur les douanes de 17% que les États-Unis prévoient d’infliger à Israël.
Pour sa part, le plus haut dirigeant vietnamien, le secrétaire général du Parti communiste à Lam, a demandé une période de « au moins 45 jours » avant l’entrée en vigueur des droits de douane de 46% sur la production vietnamienne exportée aux États-Unis.

Tâches sur les douanes: calcul de la Maison Blanche (AFP / Valentin Rakovsky)
Ce report aurait le temps, selon lui, aux deux pays de « parvenir à un accord le plus rapidement possible ».
« Ce n’est pas le genre de chose que vous pouvez négocier en quelques jours ou semaines », a déclaré Scott Bessent, suggérant que ces taxes pourraient rester en vigueur au moins.
Les pays qui ont proposé d’ouvrir des discussions « le font parce qu’ils comprennent qu’ils subiront une bonne partie de ces tâches de douane », a déclaré le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett.
Il s’est donc opposé à la thèse selon laquelle ces nouvelles taxes allaient particulièrement pénaliser l’économie américaine, même s’il avait concédé qu’il pourrait y avoir des augmentations de prix « . « Je ne pense pas que nous allons voir un effet majeur sur les consommateurs aux États-Unis », a-t-il insisté.
La plupart des économistes, cependant, s’attendent à ce que de nouveaux droits sur les produits importés aux États-Unis provoquent une accélération de l’inflation et ralentissent la consommation.