Syrie : ce que l’on sait des frappes israéliennes qui ont fait au moins huit morts à l’ambassade d’Iran
Un raid israélien sans précédent a visé lundi le consulat iranien à Damas, ont rapporté les médias d’État, faisant huit morts selon une ONG, dans un contexte régional extrêmement tendu avec en toile de fond la guerre à Gaza. Il s’agit du cinquième raid en huit jours visant la Syrie, où l’Iran et ses alliés soutiennent le pouvoir de Bachar al-Assad.
Ce qui s’est passé ?
« L’ennemi israélien a lancé des frappes aériennes depuis le Golan syrien occupé, ciblant l’annexe de l’ambassade iranienne à Damas », a indiqué lundi le ministère syrien de la Défense, faisant état de plusieurs morts et blessés. Le « bâtiment a été attaqué par des avions de combat F-35 et six missiles », a indiqué l’ambassadeur iranien en Syrie.
Selon le ministère syrien de la Défense, ces frappes ont « complètement détruit le bâtiment », situé à Mazzeh selon l’agence de presse officielle syrienne Sana, un quartier qui abrite des ambassades et des bâtiments des Nations Unies. « Tous ceux qui se trouvaient à l’intérieur ont été tués ou blessés », a poursuivi le ministère.
Un correspondant de l’AFP sur place a confirmé que le bâtiment annexe de l’ambassade avait été entièrement détruit par la frappe. Des photos montraient le bâtiment complètement détruit, réduit à l’état de ruine. Non loin des lieux, des dizaines d’hommes se sont rassemblés devant les lieux. Une ambulance est sur place.
Qui sont les victimes ?
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni qui dispose d’un vaste réseau de sources dans le pays, a fait état de huit morts lors de ce raid.
Un commandant du Corps des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique iranienne, figurait parmi les personnes tuées, ont rapporté les médias officiels iraniens. « Le général de brigade Mohammad Reza Zahedi, l’un des principaux commandants de la Force Qods du Corps des Gardiens de la révolution islamique, a été martyrisé lors d’une attaque menée par des combattants du régime sioniste contre l’annexe de « l’ambassade de la République islamique d’Iran à Damas », précise-t-on. a rapporté la télévision Irib. La Force Qods est, au sein des Gardiens de la Révolution, responsable des opérations en dehors de l’Iran.
Selon l’OSDH, le bilan comprend cinq autres membres des Gardiens de la révolution et deux conseillers iraniens. L’agence de presse iranienne Nour a toutefois précisé que « Hossein Akbari, ambassadeur de la République islamique d’Iran à Damas, ainsi que sa famille, n’ont pas été blessés lors de l’attaque israélienne ».
Comment l’Iran réagit-il ?
L’Iran apportera « une réponse décisive » à cette attaque, a déclaré l’ambassadeur en Syrie. Le raid « montre la réalité de l’entité sioniste qui ne reconnaît aucun droit international et fait tout ce qui est inhumain pour atteindre ses objectifs », a également commenté Hossein Akbari.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a de son côté appelé « la communauté internationale » à apporter « une réponse sérieuse » aux frappes israéliennes. Lors d’un appel avec son homologue syrien, le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, a considéré cette attaque « comme une violation de toutes les obligations et conventions internationales, a imputé les conséquences de cette action au régime sioniste et a souligné la nécessité d’une sanction sérieuse ». réponse de la communauté internationale à de telles actions criminelles », selon un communiqué du ministère.
Est-ce la première attaque israélienne en Syrie ?
Israël a déjà mené des centaines de frappes en Syrie voisine contre des positions de pouvoir syriennes, des groupes pro-iraniens, tels que le Hezbollah libanais, et des cibles militaires iraniennes depuis le début de la guerre dans ce pays en 2011.
Les frappes se sont intensifiées depuis le début, le 7 octobre, de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, allié du Hezbollah et de l’Iran, ennemis d’Israël. Israël commente rarement ses frappes en Syrie mais affirme qu’il ne permettrait pas à l’Iran, son ennemi juré, de prendre pied à sa frontière.