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syndicats et patronat rouvrent leurs discussions sous de meilleurs auspices – Libération

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Gouvernement Barniercas

Six mois après l’échec de leurs négociations sur la « vie au travail », et alors que le gouvernement leur a redonné la main sur les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi, les acteurs sociaux pensent pouvoir s’entendre d’ici la mi-novembre, notamment sur un élargissement des retraites progressives. .

On tombe parfois, par hasard en naviguant sur Internet, un mème tiré du jeu vidéo RGT : San Andreas dans lequel le héros, CJ, s’exclame laconiquement : « Ah merde, c’est reparti. » Oui, c’est reparti. Comme si les deux dernières années n’avaient été qu’un perpétuel bégaiement, les principales organisations patronales (Medef, CPME, U2P) et syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC) se réunissent ce mardi 22 octobre pour discuter du chômage. assurance et emploi des seniors. Une négociation « éclair », comme le dit la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, censée se terminer le 14 novembre.

On entend certains lecteurs s’exclamer d’ici : « Quoi, encore ? Je ne comprends plus rien. » Il est vrai qu’il y a de quoi se perdre vu les rebondissements dans lesquels se sont perdus ces sujets depuis que la réforme des retraites est arrivée sur la table début 2023. Résumons donc le double enjeu : d’une part, il s’agit d’un Question de s’entendre sur les règles d’indemnisation qui prévaudront pour les demandeurs d’emploi à partir du 1er janvier 2025, et, d’autre part, de trouver des mécanismes pour maintenir les seniors dans l’emploi, quand les entreprises françaises ont la fâcheuse habitude de les évincer massivement. Ce que le report de deux ans de l’âge légal de la retraite, pour lequel on se bat toujours avec acharnement, a rendu d’autant plus crucial.

Les deux enjeux sont ancrés depuis que le gouvernement d’Elisabeth Borne a imposé aux acteurs sociaux, lors de la renégociation des règles de l’assurance chômage il y a un an, de décaler de deux ans les âges (aujourd’hui 53 et 55 ans) dont on bénéficie d’indemnisations plus longues. , donc symétriquement à l’âge de la retraite. Une mesure qui devrait générer 440 millions d’euros d’économies annuelles. Sauf que les syndicats signataires de l’accord trouvé en novembre 2023, CFDT en tête, n’ont jugé cette baisse acceptable qu’à condition que les entreprises fassent des efforts pour embaucher et surtout retenir les salariés les plus expérimentés. Le sujet a donc été inscrit au programme des négociations sur un nouveau « pacte de vie au travail », qui allait démarrer dans la foulée de celui sur l’assurance chômage… pour finalement échouer en avril. Le gouvernement de Gabriel Attal a sauté sur l’occasion pour proposer sa propre réforme, terriblement sévère pour les personnes privées d’emploi. Avant de le suspendre face à l’échec du camp présidentiel aux législatives.

« Nous n’avons pas le droit de ne pas réussir »

Quatre mois plus tard, la situation a changé. Un nouveau gouvernement est aux commandes, face à une Assemblée nationale majoritairement hostile à la réforme de 2023. Le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, semble également enclin à « changement de méthode » déjà tant promis depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Et cette fois, il y a l’idée dans l’air que ça pourrait être la bonne. Frédéric Souillot, le secrétaire général de FO, est « très optimiste ». Plus pointue, Marylise Léon estime que« Nous n’avons pas le droit de ne pas réussir. » Quant au Medef, dont l’attitude avait été largement critiquée lors des négociations sur la vie au travail, son président Patrick Martin est prêt à prendre la parole. « entretiens de carrière, CDI de fin de carrière et retraites progressives ». Enfin, au gouvernement, inévitable arbitre de l’élégance lorsqu’il s’agit d’engager des dépenses, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, voit son rôle comme suit : «Je nous considère comme des facilitateurs.» Tout le contraire de l’équipe Attal, accusée par le patronat et une partie des syndicats d’avoir fait dérailler le débat sur la vie au travail en refusant, par exemple, d’engager la moindre dépense pour soutenir un élargissement des retraites progressives. Or, c’est de là que pourrait venir le déblocage aujourd’hui.

De quoi parle-t-on ? Possibilité donnée à un salarié, deux ans avant l’âge légal de la retraite, de réduire sa durée de travail en percevant une partie de sa pension. Un système attractif, mais malheureusement sous-exploité : à peine 13 500 retraites progressives ont été accordées en 2023, année au terme de laquelle on comptait au total 27 000 bénéficiaires, soit 0,2 % des retraités. La raison est simplement résumée par Jean-François Foucard, de la CFE-CGC : « Ça ne marche pas, car il faut l’accord de l’employeur. » Pour que les salariés s’approprient réellement ce droit, estiment les syndicats, il faudrait en faire un droit opposable dès 60 ans. L’idée figurait également dans une liste de dix revendications soumises aux employeurs lors des négociations du printemps. Et reste soutenu en ces termes, notamment par la CFDT : « Il y a des attentes très élevées de la part des salariés, c’est un sujet extrêmement important pour nous. » Selon plusieurs sources, le gouvernement serait prêt à faire un effort de 300 à 400 millions d’euros, sans que l’on sache combien de nouveaux bénéficiaires cela représenterait.

Lignes rouges

Un accord sur les seniors permettrait en tout cas de régler définitivement le dossier de l’assurance-chômage. L’accord de novembre 2023 servant de base de discussion, il comprendrait des mesures comme l’assouplissement des conditions d’ouverture des droits pour les saisonniers et les primo-inscrits à France Travail. Les employeurs tenteront également de préserver la réduction de cotisations (-0,05 point) qu’ils comptaient s’octroyer. Quant à la CGT et la CFE-CGC, elles rappelleront les lignes rouges qui les ont empêchées de signer en 2023. « Il n’y a aucune raison de transposer dans l’assurance chômage une réforme des retraites que nous combattons tous ensemble » rappelle Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT, au sujet des règles d’indemnisation des seniors.

La discussion s’ouvre également par une nouvelle demande du gouvernement : Astrid Panosyan-Bouvet souhaite que les partenaires sociaux génèrent 400 millions d’euros d’économies supplémentaires, qui sont également inscrites par le gouvernement dans le budget 2025, discuté depuis lundi soir à l’Assemblée nationale. Selon le ministre du Travail, des efforts pourraient être faits pour indemniser les travailleurs frontaliers, notamment ceux travaillant en Suisse. A ce stade, les syndicats ne se sentent pas contraints par la demande, formulée en dehors de tout cadre légal. Et nous n’avons plus l’intention de la satisfaire. « Les chômeurs ont déjà été largement cotisés : 25 milliards d’euros depuis 2021 », souligne Marylise Léon.

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