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sursis requis contre les dirigeants jugés pour travail dissimulé

Des peines de prison avec sursis ont été demandées jeudi 13 juin contre trois dirigeants des communautés Emmaüs du Nord, poursuivis pour travail dissimulé, après des mois de grève des accompagnateurs sans papiers qui dénoncent leurs conditions de travail et réclament leur régularisation. Le procureur a requis un an de prison avec sursis et 2 000 euros d’amende contre le président de la Halte-Saint-Jean, située à Saint-André-lez-Lille, et deux ans de prison avec sursis et 3 000 euros d’amende. amende contre le directeur. Six mois de prison avec sursis ont été requis contre un ancien responsable de la communauté de Nieppe. Le procureur a également requis une interdiction de cinq ans d’exercer toute activité liée à l’infraction.

« On vous présente des accompagnateurs ou des bénévoles, lorsqu’il s’agit de travail caché et donc de travailleurs exploités »a estimé le procureur Sébastien Piève, détaillant les éléments constitutifs de l’infraction : « un emploi, une compensation financière et un lien de subordination. » « La seule obligation des compagnons en communauté est de respecter les règles de la communauté »a-t-il souligné lors de ses réquisitions. « La compagnie, le bénévolat, ce n’est pas l’esclavage »a insisté le procureur, estimant que « les idéaux de l’abbé Pierre ont été trahis ».

Un rassemblement de soutien aux grévistes a eu lieu jeudi devant le tribunal à l’appel de la CGT, qui a convoqué cette réunion. « procès pour la dignité« . «C’est notre journée de liberté. Cette grève est notre dignité que nous défendons”résume son compagnon Ibrahima Yattara devant le tribunal, affirmant qu’il se sentait « exploité, humilié » à la Halte-Saint-Jean, où il est accueilli depuis fin 2018.


Il n’y a pas de congé de maternité, vous devez travailler jusqu’à l’accouchement et lorsque vous accouchez, vous devez retourner au travail immédiatement après. »

Un partenaire

Les compagnons sont censés être hébergés, nourris et bénéficier d’un accompagnement social. Ils doivent contribuer, sans aucun lien de subordination, au fonctionnement des communautés, qui vivent de la vente d’objets recyclés. Depuis plus d’un an, le mouvement créé par l’abbé Pierre connaît dans le Nord une vague de contestation qui a ébranlé son paroxysme. Des compagnons de trois communes – Saint-André-lez-Lille, Nieppe mais aussi Dunkerque – sont en grève, soutenus par la CGT, réclamant leur régularisation du préjudice subi. Le président a résumé leurs doléances : horaires de travail imposés, revenus inférieurs à ceux préconisés par Emmaüs France, charges pour payer leur logement, obligation de travailler même en cas de maladie.

Le directeur de la Halte-Saint-Jean, également président de la communauté de Nieppe, est décrit comme « omniprésent »et obsédé par le chiffre d’affaires, menaçant de faire baisser le pécule des compagnons si les ventes ne sont pas bonnes, rapporte-t-il. « Il n’y a pas de congé maternité, il faut travailler jusqu’à l’accouchement et quand on accouche, il faut reprendre le travail juste après », raconte un compagnon, le Nigérian Happy Patrick. A la barre, le président de la Halte-Saint-Jean a dénoncé « toute une série de mensonges ».

Des étrangers pour la plupart en situation irrégulière

Le réalisateur affirme avoir été dans le « pirater » faire en sorte que la Halte ne perde pas trop d’argent et avoir tout fait pour préparer les compagnons à quitter la communauté, par exemple en leur faisant payer les charges. Autonomes les unes des autres mais rassemblées par Emmaüs France, les quelque 120 communautés françaises accueillent aujourd’hui majoritairement des étrangers en situation irrégulière, qui peinent à s’enfuir faute de papiers.

En 2008, le statut d’Organismes d’accueil communautaire et d’activités solidaires (OACAS) a été créé, reconnaissant les accompagnateurs comme travailleurs solidaires et leur permettant, via les cotisations aux Urssaf des collectivités, de bénéficier d’une pension et d’une indemnité en cas d’arrêt de travail. Depuis 2018, un étranger justifiant de trois années d’activité ininterrompue dans un OACAS, ainsi que de perspectives d’intégration, peut se voir accorder un titre de séjour. Toutefois, les communautés de Nieppe et de Saint-André ont souhaité renoncer à ce statut en 2015. Les travailleurs expliquent avoir déclenché leur grève parce qu’ils estimaient que leurs perspectives de régularisation devenaient de plus en plus incertaines. « Si on a donné tout ce temps, c’était pour la régularisation »a insisté à l’audience Rodrigue Noumen Feumba, compagnon à Nieppe, assurant qu’il avait pris quatre jours de congés en quatre ans.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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