Surreprésentation du RN, séquences supprimées des ralentis : Le Monde révèle les pratiques de « propagande » de l’émission de Cyril Hanouna sur Europe 1
Début juin, pour couvrir l’actualité politique dans le contexte des élections législatives anticipées, Europe 1 a bouleversé sa grille de programmes en mettant l’accent sur « On marche sur la tête », une nouvelle émission animée par Cyril Hanouna, dont le départ de la station avait été annoncé en 2016. Cinq jours par semaine pendant 1h30, le présentateur assurait la couverture des élections législatives pour la radio, qui appartient au géant des médias Vivendi, dont l’actionnaire majoritaire est le milliardaire Vincent Bolloré, quitte à s’attirer les foudres de plusieurs médias concurrents.
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Europe 1 dans le viseur de l’ARCOM
Dès le 17 juin pendant deux semaines de 16h à 18h, l’animateur phare de C8 a reçu successivement des personnalités de droite ou d’extrême droite comme Eric Zemmour, Robert Ménard, Julien Odoul et Marion Maréchal, ce qui a valu à Europe 1 d’être pointée du doigt par ARCOM qui lui a rappelé ses obligations en matière de « pluralisme » Et de « l’honnêteté » en ce qui concerne « Nouvelles sur les élections ».
Ce 20 juin 2024, veille du premier tour des élections législatives où le parti du Rassemblement national dirigé par Jordan Bardella et ses alliés représentés par Eric Ciotti sont arrivés en tête du scrutin, les équipes du « Monde » ont analysé l’intégralité des 15 heures de direct animées par Cyril Hanouna. Nos confrères ont principalement décortiqué les temps de parole des participants.
Leur calcul assure que l’émission de débats d’Europe 1 se serait transformée en « émission de propagande » en cette période électorale. En effet, « Le Monde » aurait recensé la suppression de plusieurs dizaines de minutes de diffusions en direct dans les relais de « On marche sur la tête ». La raison ? Selon le conseil juridique, des passages contiennent des accusations personnelles et politiques qui pourraient exposer Cyril Hanouna et Europe 1 à des poursuites judiciaires pour diffamation ou violation de la présomption d’innocence.
La gauche sans cesse écrasée par Cyril Hanouna
S’il a regretté à plusieurs reprises de ne pas avoir séduit les partis de gauche, le présentateur dont le discours représente un tiers du temps de son émission, aurait vertement critiqué l’ensemble de « 30 minutes » le Nouveau Front populaire ou la gauche contre « 2min30 ». pour la majorité présidentielle. Quant aux Républicains et au RN, l’animateur ne leur aurait à aucun moment fait des reproches.
Si le 25 juin Cyril Hanouna accueillait pour la première fois Arthur Delaporte, candidat du Parti socialiste, selon le décompte du « Monde », l’homme politique aurait été interrompu ou contredit « 120 fois en 9 minutes », à trois reprises. plus que Laure Lavette, candidate du RN qui n’aurait été interrompue qu’une quarantaine de fois en 11 minutes.
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L’invisibilité de Gilles Verdez à l’antenne inquiète
A l’antenne et dans un extrait depuis supprimé, le présentateur l’avait notamment accusé d’être « responsable de la montée de l’antisémitisme en France » en plus d’avoir une part de responsabilité dans le viol antisémite survenu à Courbevoie en juin dernier.
Pour rappel, dans sa mise en demeure, le régulateur de l’audiovisuel a révélé que « l’actualité électorale de La France Insoumise et du Nouveau Front Populaire (…) avait été « traitée de manière systématiquement critique et virulente, en termes souvent péjoratifs et outranciers ».
Autre détail qui a préoccupé nos confrères, Gilles Verdez, favorable aux idées du Nouveau Front Populaire, n’aurait pas dit grand chose non plus « 2 min 30 en moyenne » par diffusion, en plus d’être la cible systématique de l’animateur et de ses autres chroniqueurs
