Sur les marchés, le mauvais temps alourdit les paniers de fruits et légumes
AAvec ses trois supermarchés et ses quatre boulangeries, le commerce de Cavignac est une véritable force locale. Et le marché de cette ville de Haute Gironde de 2 500 âmes n’a pas sa réputation. Le lieu est bien situé, avec deux sorties sur la Nationale 10 – celle qui mène à Angoulême – et les anciens expliquent qu’il s’agit du prolongement d’une foire qui a deux siècles d’histoire.
« L’été est la période clé pour la consommation de fruits. C’est le beau temps qui fait qu’il en est ainsi. Mais cette année, la météo a vraiment perturbé l’activité. »
Jeudi – jour de marché et dimanche – une quarantaine d’exposants sont présents, vendant principalement des produits…
AAvec ses trois supermarchés et ses quatre boulangeries, le commerce de Cavignac est une véritable force locale. Et le marché de cette ville de Haute Gironde de 2 500 âmes n’a pas sa réputation. Le lieu est bien situé, avec deux sorties sur la Nationale 10 – celle qui mène à Angoulême – et les anciens expliquent qu’il s’agit du prolongement d’une foire qui a deux siècles d’histoire.
« L’été est la période clé pour la consommation de fruits. C’est le beau temps qui fait qu’il en est ainsi. Mais cette année, la météo a vraiment perturbé l’activité. »
Jeudi – jour de marché avec dimanche – une quarantaine d’exposants sont présents, proposant essentiellement des produits alimentaires, notamment des fruits et légumes. Sur son grand stand coloré, Alexandre Hercouet a l’œil pour tout. Trente ans de marché à son actif, une belle entreprise familiale – son fils Jordan est là – un magasin à Blaye et de nombreux clients à servir.
« L’été est la période clé pour la consommation de fruits. C’est le beau temps qui fait qu’il en est ainsi. Mais la météo a vraiment perturbé l’activité cette année. » Il n’aura échappé à personne que 2024 est particulièrement humide et que le thermomètre est resté très bas. Il y a eu trop peu de soleil pour avoir une bonne production. De plus, certains fruits se conservent moins bien lorsque la température varie fortement d’un jour à l’autre. Et avec cette météo maussade, certains Français ont tout simplement moins envie de ce type d’aliments. Reste à voir ce que les prochaines semaines nous réservent.
Les melons sont en retard
Sous nos yeux, toute la gamme de l’enseigne de Blaye : nectarines françaises à 5,90 € le kilo, cerises françaises à 8,90 €, nectarines espagnoles à 2,30 €, abricots français à 3,50 €, pêches françaises à 4,50 €, melons français à 3,90 € et melons espagnols à 5 €. Côté légumes – tous produits en France – pommes de terre à 3,90 €, courgettes à 2,50 €, poireaux à 3,80 €, poivrons verts à 4,50 €.
La famille Hercouet décrit les difficultés typiques de cette année : un approvisionnement compliqué en pommes de terre (de Bretagne) ; un retard dans la saison française du melon ; des cerises françaises très chères, surtout les précoces ; des tomates qui n’ont pas poussé. Certains produits ont gelé, d’autres ont été touchés par la grêle, et il est parfois difficile de s’approvisionner sur le MIN – marché d’intérêt national – de Bordeaux ou d’Agen.
« Tout a augmenté pendant la crise du Covid, et les prix ne sont jamais redescendus »
Maurice et Jacqueline, tous deux âgés de 80 ans et originaires d’une ville voisine, sont des habitués du marché de Cavignac. Fraises, pêches, cerises, bananes et pommes de terre sont les achats quotidiens. « Tout a augmenté pendant la crise du Covid, et les prix ne sont jamais redescendus. Mais on ne veut pas se priver, les fruits sont un plaisir estival », explique l’homme. Le budget ? Environ 40 euros, plus une somme équivalente à la rôtisserie voisine. Ce sera donc 80 euros pour ce jeudi. « On dépense encore plus car le potager que je fais avec mon cousin ne produit quasiment rien. Les pommes de terre stagnent et les salades sont mangées par les limaces. »
Gel et grêle
A deux pas de là, tâtant les poivrons et son sac de courses en main, Evelyne hoche la tête. Cette retraitée se plaît à confectionner chaque année ses bocaux de ratatouille et autres piperades. De son jardin de mille mètres carrés, avec poiriers, cerisiers et pruniers, elle n’obtiendra rien cette année. « La végétation a été précoce – l’hiver a été doux – et tout a gelé en avril. » Elle regrette le retard de la saison des tomates et des oignons, et s’apprête à planter des haricots verts. Hors de question de se laisser abattre.
Direction maintenant le stand de Tastet, un acteur majeur des fruits et légumes en Charente. Il est presque midi et André fait du rangement. La maison produit elle-même des pommes – 1,66 € les 4 kilos – des cerises, des myrtilles et des noix. « On parle de prix mais on a besoin de main d’œuvre dans nos métiers. Encore plus cette année où il faut trier beaucoup de fruits et légumes, les cerises par exemple. Et les prix de l’énergie (électricité) ont flambé. » L’expert note que le prix des avocats s’est envolé et que les premiers abricots de la saison n’étaient pas non plus à la portée de tous. « Pour les plus petits budgets, on propose des fruits moins beaux mais tout aussi savoureux. » Idéal pour les confitures maison.
Inflation
L’inflation générale en France a été de +5,2% en 2022, et de +4,9% en 2023. Sur la période de juin 2023 à juin 2024, elle est retombée à +2%. En revanche, l’inflation a été beaucoup plus élevée pour les produits alimentaires : +6,8% en 2022, et +12,2% en 2023. Dans cette catégorie, les fruits et légumes sont, en 2023, à +10,2% par rapport à 2022.