La période des examens, la fin de l’année universitaire, les évacuations policières musclées ou les fermetures décidées par les administrations des campus ont, par endroits, affaibli la mobilisation des étudiants contre la guerre à Gaza, notamment aux Etats-Unis et en France. D’un autre côté, partout en Europe, des centres de protestation s’ouvrent ou s’implantent, exigeant la fin des bombardements israéliens à Gaza et le désinvestissement de leurs universités dans les établissements d’enseignement supérieur en Israël.
Les Pays-Bas
Le mouvement parti le 6 mai de l’Université libre d’Amsterdam s’est étendu à d’autres établissements, à Maastricht, Nimègue, Eindhoven, Utrecht et Groningen. Des actions ont également débuté lundi 13 mai à Leyde. La contestation prend différentes formes : marches, installations de tentes ou occupations de locaux. Des manifestations ont également eu lieu à Amsterdam, où la police a procédé à quelques dizaines d’arrestations. Une marche pacifique rassemblant plusieurs milliers de personnes dimanche s’est terminée dans le chaos après qu’un groupe d’une dizaine d’hommes masqués et vêtus de noir a lancé des engins incendiaires sur les participants et tenté de les brutaliser.
La police est également intervenue à l’appel des autorités universitaires pour procéder à des évacuations, comme lundi, dans un immeuble du centre d’Amsterdam, où l’ambiance était très tendue. Environ un millier de personnes, étudiants et membres du personnel pro-palestiniens, ont déployé des drapeaux aux fenêtres et aux balcons et ont attaqué les médias : « Chaque fois qu’ils mentent, un enfant meurt à Gaza », scandaient-ils, appelant également à la rupture des liens avec les universités et les entreprises israéliennes. L’université de la capitale a été fermée à la suite d’incidents opposant pro-palestiniens et pro-israéliens, ou les étudiants occupant les locaux et la police. A Utrecht, des étudiants et des professeurs ont occupé lundi un bâtiment du rectorat et ont exigé des excuses des autorités académiques pour le recours à la violence, « disproportionné » selon eux, par la police, appelée le 8 mai pour expulser les occupants.
Belgique
Les actions ont débuté le 5 mai à l’Université de Gand où quelque 300 étudiants ont depuis occupé un bâtiment. Ils sont désormais rejoints par une soixantaine de professeurs et salariés. Invité à rompre tout lien avec Israël, le recteur, Rik Van de Walle, a répondu que ce n’était pas le cas. « pas une bonne idée » et a souligné que son université n’avait aucune relation avec les partis « impliqué dans de graves violations des droits de l’homme ». Le 7 mai, un mouvement plus improvisé a démarré à l’Université libre de Bruxelles, où une centaine de personnes ont appelé à « Arrêtez tous les partenariats et liens avec les universités et les entreprises sionistes ». Demandeur » transparence « Quant aux liens de l’ULB avec des entités israéliennes, les quelque 150 manifestants ont suscité la polémique en exigeant l’annulation d’un débat avec Elie Barnavi, historien et ancien ambassadeur d’Israël à Paris. Se définissant comme « toujours pro-palestinien »l’intellectuel était cette fois réduit au rôle de « représentant d’un État fasciste, suprémaciste, apartheid et raciste (…) « . Interrogé lundi 13 mai, M. Barnavi a indiqué à la RTBF qu’il participerait au débat, toujours prévu le 3 juin. Divers mouvements de protestation ont également démarré dans d’autres établissements belges : à Liège, Anvers, à l’Université flamande libre de Bruxelles et à l’Université catholique de Louvain.
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