Pourtant le premier exemplaire de l’A321 De quoi donner un vent de fraîcheur aux 78 000 emplois du secteur aéronautique en Occitanie. Mais il ne suffit pas à l’avionneur européen de remplir un carnet de commandes pour les dix prochaines années ; les appareils doivent encore être produits.
Pour ce faire, le constructeur a besoin de toute sa chaîne de sous-traitants. Toutefois, cette dernière, déstabilisée par la pandémie de Covid-19 qui a considérablement ralenti son activité, est toujours freinée dans sa capacité à produire rapidement. « Je vis une situation paradoxale. Mon avenir est serein, pour ne pas dire brillant, car j’ai un carnet de commandes qui n’a jamais été aussi rempli, avec une hausse d’activité de 40% par an depuis 2022. », témoigne Olivier Geysels, dirigeant de Lhers, une PME spécialisée dans l’usinage de pièces pour systèmes aérauliques.
Afin de fabriquer davantage, l’entreprise de 55 salariés, implantée en périphérie toulousaine, à Aucamville (Haute-Garonne), a pris la décision, en janvier 2023, d’agrandir les murs de son usine en louant, à 200 mètres de son siège. , un deuxième bâtiment de production rénové de 3 000 mètres carrés, inauguré le 26 septembre 2024. Revers de la médaille : l’entreprise est contrainte de reporter l’achat de trois centres d’usinage à commande numérique, au prix de 300 000 à 500 000 euros l’unité. Le problème ? Une trésorerie sèche.
Capacité d’autofinancement insuffisante
« Je n’ai plus un sou en banque pour financer ma croissance, car je dois constituer un stock de matières, production en cours. Je dois aussi payer des heures et de la sous-traitance, sachant que le cycle industriel de nos pièces peut durer plusieurs mois. Ce qui explique l’augmentation du besoin en fonds de roulement d’exploitation », ajoute M. Geysels, qui s’apprête à lever deux fonds totalisant 2,5 millions d’euros.
« Sur le papier, c’est idyllique, mais sur le terrain, c’est autre chose. » À plus d’une centaine de kilomètres de là, à Decazeville (Aveyron), Stéphan Mazars, le dirigeant de la société Société Technic’Services, partage ce constat contradictoire. Ce fabricant de pales composites et de pièces électromécaniques rembourse, depuis décembre 2021, les mensualités de son Prêt Garanti par l’État de 1 million d’euros. Il paie également le prix du décalage du calendrier industriel d’Airbus. En effet, le client, qui prévoyait, début 2024, de livrer 800 appareils, a revu son objectif à la baisse, avec 770 livraisons.
Il vous reste 52,98% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.