LOIC VENANCE / AFP
Bruno Le Maire a accusé les collectivités locales d’augmenter trop vite leurs dépenses.
POLITIQUE – Depuis son arrivée à l’Élysée, Emmanuel Macron a toujours entretenu des relations plus que froides avec les élus locaux. Et elles ne sont pas prêtes de s’améliorer. En accusant les collectivités locales d’être responsables du creusement du déficit en 2024, en raison « une augmentation extrêmement rapide de leurs dépenses »Bruno Le Maire en a aliéné un bon nombre, toutes étiquettes confondues.
« 92 % de la dette publique est liée au budget de l’État. Imputer aux collectivités locales la dégradation des comptes publics est un mensonge populiste pour masquer l’échec des politiques de Bruno Le Maire et d’Emmanuel Macron. »la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, s’en est agacée. « Il fallait oserétouffe également le sénateur communiste du Nord Éric Bocquet. Bruno Le Maire est à Bercy depuis 2017 ! Les budgets des collectivités sont à l’équilibre. Remettons l’église au milieu du village !
Dans une lettre adressée aux parlementaires, le ministre démissionnaire de l’Economie a estimé à 16 milliards d’euros l’aggravation du déficit imputable aux collectivités locales. Ce qui a particulièrement agacé l’association Villes de France, présidée par le maire ex-LR de Châteauroux Gil Avérous, qui a exprimé son mécontentement face à la situation économique difficile des collectivités locales. « stupéfaction » et accuse le ministre d’avoir mis « les dérives budgétaires de la nation sont de la responsabilité exclusive des collectivités ». En plus de constituer « une accusation sans fondement »Les mots de Bruno Le Maire sont « problématique » selon l’association pluraliste des élus. Dans un communiqué, elle demande que « Arrêtez ces contestations injustifiées envers les autorités locales ».
De nombreux élus locaux se sont également mobilisés pour souligner l’importance de leur travail sur le terrain. « Les collectivités territoriales mènent la mise en œuvre indispensable de la transition écologique, en mettant en œuvre des services publics au quotidien, souvent en partenariat et à la demande de l’État. Elles ne sont jamais en déficit de fonctionnement. »pointe le maire PS de Montpellier Michaël Delafosse, qui appelle l’exécutif à faire un peu plus » sérieux « . « Les autorités locales ont du mal, regrette l’ex-président PS Loïg Chesnais-Girard. L’essentiel de leurs revenus est fixé par la loi. S’ils doivent nous faire payer, autant nous confier les compétences actuellement gérées depuis Paris. Au moins, les citoyens en bénéficieront. »
Le cœur du problème étant l’équilibre entre dépenses et recettes au niveau local, le président de la commission des finances du parti LFI, Éric Coquerel, propose d’augmenter les recettes. Il faut des impôts « revenu du capital des plus riches » ainsi que l’augmentation des salaires, « pour que davantage de contributions arrivent » dans les caisses de l’Etat et de la Sécurité sociale, a-t-il expliqué mardi 3 septembre sur BFM Business. Mais en l’absence de gouvernement et avec une majorité difficile à trouver à l’Assemblée, de tels projets ont peu de chances de voir le jour tout de suite.
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