Sur le chantier de Notre-Dame, le retour éclatant de la lumière et de la couleur
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Sur le chantier de Notre-Dame, le retour éclatant de la lumière et de la couleur

Sur le chantier de Notre-Dame, le retour éclatant de la lumière et de la couleur

Cinq ans après l’incendie qui a ravagé la cathédrale, les trois grandes roses médiévales ont été nettoyées et diffusent leurs couleurs tamisées.

« C’est vraiment magnifique ces couleurs qui avaient complètement disparu. Je les découvre en live »» avoue à l’AFP le vice-recteur de Notre-Dame de Paris, Guillaume Normand, en pénétrant dans l’une des 24 chapelles, entièrement restaurées, de la cathédrale.«C’est incroyablement audacieux!»ajoute ce prêtre, notant « le jaune, le rose des feuilles de houx sur fond bleu canard » des fresques aux motifs stylisés que l’architecte Viollet-le-Duc a conçues au XIXe sièclee siècle pour redynamiser ce chef-d’œuvre de l’art gothique, ravagé par un incendie le 15 avril 2019.

Habillé, comme ceux qui l’accompagnent, d’une salopette, d’un casque et de bottes de sécurité, Guillaume Normand parcourt la partie accessible du chantier au rez-de-chaussée de la cathédrale. Et doit prendre une douche préventive avant de sortir pour se débarrasser des éventuelles poussières de plomb résiduelles dispersées dans l’atmosphère lors de l’incendie. Pendant ce temps, à peine franchi le portail central dit « du jugement dernier », par lequel les futurs visiteurs entreront dans Notre-Dame, il ne prononce qu’un seul mot : « Frappant ». Sous le couvert d’un rayon de soleil, la cathédrale, obstruée par des siècles de vie avant l’incendie, apparaît éclatante de lumière. Tous les vitraux, dont les trois grandes roses médiévales, ont été nettoyés et diffusent leurs couleurs tamisées.

« Miraculeux »

Contre toute attente, ils n’ont pas été endommagés par l’incendie, à l’image d’une grande croix dorée située au fond de la cathédrale et d’une statue de la Vierge à l’Enfant, « retrouvé intact au milieu des décombres fumants et miraculeusement »dit le curé. « Le pot de fleurs devant la statue a été pulvérisé… Le soir de l’incendie, nous frissonnions en nous demandant si la tour nord allait tomber ou non, emportant avec elle tout le bâtiment. Il est toujours debout, c’est un grand soulagement. »il ajoute.

De nombreux bruits stridents proviennent du chantier animé. Dans les zones délimitées par des barrières métalliques, les ouvriers restaurent les sols en damier noir et blanc et installent les futurs équipements techniques et électriques. De gigantesques échafaudages cachent encore une partie des trésors restaurés de l’édifice, protégés par des bâches, dont le bois sculpté et peint de l’enceinte du chœur. Lorsque les visiteurs réintégreront la cathédrale, qui doit rouvrir le 8 décembre, « la perception de sa dimension sera inégalée »estime son recteur, Mgr Olivier Ribadeau-Dumas. « C’est un sentiment d’humilité (qui) m’habite face à ceux qui l’ont créé, transmis, sauvé et ceux qui le restaurent »il confie.

« 13 à 14 millions de futurs visiteurs »

Le recteur compte sur « 13 à 14 millions de futurs visiteurs par an et 40 000 à 45 000 par jour, la cathédrale ne peut accueillir que 3 000 personnes en même temps”. Doté d’une nouvelle signalétique en forme de cartels, le parcours de visite débutera au Nord (côté Sacré-Cœur) et se poursuivra vers le Sud (côté Seine), racontant l’histoire biblique menant au Christ, puis celle des saints qui ont marqué Paris. . Les visiteurs découvriront également du tout nouveau mobilier liturgique, en bronze, sobre et massif, actuellement produit dans la Drôme (sud de la France).

En entrant, ils verront immédiatement un baptistère en bronze poli, avec un couvercle doré imitant le reflet de l’eau, pour célébrer les baptêmes. Ils pourront s’asseoir sur 1 500 à 2 000 chaises au design ajouré, face au tout nouvel autel central et épuré, pour célébrer la messe. Un tabernacle (petit meuble qui contient le « pain consacré ») sera installé sur un autre autel conçu par Viollet-le-Duc au fond de la cathédrale, précédant une « mur reliquaire » contemporain qui abritera, selon le diocèse, « la couronne d’épines du Christ rapportée par Saint-Louis ».

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