POLITIQUE – Le cracmol mouillé canadien. A l’issue du Conseil des ministres ce mercredi 17 avril où le gouvernement a défendu les résultats des opérations « Espace propre » contre les drogues, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a écrasé l’exemple du Canada qui a décriminalisé le cannabis sous la houlette de Justin Trudeau.
Fraîchement revenu d’un voyage au Canada avec le premier ministre, Éric Dupond-Moretti a mis en avant ses discussions avec ses homologues canadien et québécois pour dresser un bilan très mitigé de la légalisation du cannabis récréatif en vigueur depuis octobre 2018. Une réponse à ceux qui mettent avancer l’argument de la décriminalisation en France pour lutter contre le trafic de drogue.
« On constate effectivement qu’il y a, depuis que la loi a été votée, 2 millions de consommateurs supplémentaires et (…) que le haut du spectre de la délinquance continue de faire du trafic »assure Éric Dupond-Moretti, faisant référence aux chiffres de l’agence publique Statistique Canada. « Ceux qui pensent que tout est réglé et que, si vous me permettez cette expression audacieuse, l’herbe est plus verte ailleurs, je pense qu’ils se trompent »ajoute-t-il, faisant référence au trafic canadien qui « adapté » avec des exportations vers les États-Unis.
Darmanin s’en prend aux pays qui « ont choisi d’abandonner »
Le Canada est devenu le premier pays du G7 à légaliser le cannabis récréatif. La législation limite la possession personnelle à 30 grammes et quatre plantes par foyer. Il appartient aux provinces d’organiser les ventes dans les magasins agréés, publics ou privés. « Nous persistons. Nous voulons toucher les trafiquants haut de gamme et milieu de gamme, mais aussi les consommateurs.insiste Éric Dupond-Moretti, évoquant également l’exemple américain de l’Oregon qui, après avoir dépénalisé toutes les drogues – du cannabis à la méthamphétamine – en 2020, est en train de revenir sur cette décision.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a également évoqué les pays qui « ont choisi d’abandonner » en légalisant ou en limitant la lutte contre la consommation de drogues. » Ils se mordent les doigts. » assure le ministre de l’Intérieur qui pointe la prise de pouvoir des organisations criminelles qui en a résulté, selon lui.
En France, les neuf opérations « Espace net XXL » menées en Île-de-France, Nantes, Strasbourg, Toulouse, Marseille, Dijon ou encore Clermont-Ferrand ont abouti à 3 814 arrestations et à la saisie de plus de 500 armes, selon Beauvau. 599 personnes ont ensuite été déférées à la justice, avec 260 comparutions immédiates.
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