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Sur le bassin d’Arcachon, les professionnels un peu inquiets

Sur le bassin d’Arcachon, les professionnels un peu inquiets

DDans les zones touristiques, élections ou pas, la période a beau être historique selon les observateurs, la saison démarre et pas question de rater ces premiers jours d’été. D’autant que le printemps est loin d’avoir tenu ses promesses en termes de fréquentation. Les jours fériés de mai tant attendus que certains avaient depuis longtemps cochés dans le calendrier se sont révélés très décevants pour les professionnels. La fréquentation est en baisse, à cause d’une météo capricieuse, et les résultats s’en ressentent…

DDans les zones touristiques, élections ou pas, la période a beau être historique selon les observateurs, la saison démarre et pas question de rater ces premiers jours d’été. D’autant que le printemps est loin d’avoir tenu ses promesses en termes de fréquentation. Les jours fériés de mai tant attendus que certains avaient cochés depuis longtemps dans le calendrier se sont révélés très décevants pour les professionnels. La fréquentation est en baisse, en raison d’une météo capricieuse, et les résultats s’en ressentent. « Notre chiffre d’affaires est en baisse de 15 % par rapport à la même période l’an dernier, annonce Laurent Krafft, l’un des propriétaires-gérants de la Cabane du bout à Arès, un restaurant de poissons et fruits de mer sur le port ostréicole. Ici, il faut qu’il fasse beau, sinon les gens préfèrent rester chez eux et jouer au Uno. Et même là, on a rajouté des baies vitrées pour pouvoir fermer la terrasse, sinon on serait à 30 % de chiffre d’affaires en moins. »

Après deux années 2022 et 2023 marquées par un printemps exceptionnel, il avait mobilisé la quasi-totalité de son personnel saisonnier dès le début du mois de mai. Les 14 salariés ont eu le temps de s’habituer avant l’arrivée de la foule, hormis le week-end de l’Ascension et un ou deux jours en juin, l’établissement n’a pas encore connu l’effervescence des grandes journées touristiques.

Effets météorologiques

Vers midi et demi, une petite file se forme devant l’entrée de l’établissement. Marianne Ponche, la responsable de salle, accueille les clients. Quelques touristes, mais aussi des locaux, des retraités ou des salariés d’entreprises du secteur. « En ce moment, on fait entre 100 et 150 repas par jour », poursuit la gérante. « En plein été, c’est 350 repas. C’est la première année qu’on a un début de saison aussi serré. Mais on sent que les touristes commencent à arriver. » Pour autant, Laurent Krafft ne voit pas forcément dans cette faible fréquentation un effet des élections législatives. « Je ne suis pas sûr que cela impacte les vacances, poursuit-il. Les gens ont fait des procurations, ils viennent quand même. » La bonne nouvelle de ce début d’été s’affiche toujours sur le ticket de caisse. Il y a moins de monde, mais le montant moyen de l’addition est un peu plus élevé. Là aussi, selon les restaurateurs, il s’agit d’un effet météo. En été, sous le soleil, les gens ont tendance à grignoter de petites choses, mais quand le temps est mauvais, ils s’assoient à table et restent plus longtemps.

« Nous avons un mobil-home transformé en studios individuels, précise Laurent Krafft. Nous pouvons y loger six personnes. C’est désormais un avantage social pour les saisonniers. »


Violette Pestourie participe à la saison pour la première fois.

Thierry DAVID / SO

En salle comme en cuisine, côté personnel, tout le monde est prêt à accueillir la foule des estivants. Violette Pestourie, 26 ans, est arrivée il y a un mois pour faire le service. C’est sa première saison en salle, et elle anticipe des journées très chargées. « Je sais qu’il faudra envoyer en pleine saison, mais j’aime quand ça bouge. » Originaire de Bordeaux, la jeune femme recherchait un poste avec logement. C’est désormais indispensable pour recruter des saisonniers sur le littoral. Les gérants de La Cabane du bout le savent bien. « Nous avons un mobil-home transformé en studios individuels, précise Laurent Krafft. Nous pouvons y loger six personnes. C’est désormais un avantage social pour les saisonniers. »

Pour attirer et retenir ses employés, le gérant propose également des salaires plutôt dans la moyenne haute du secteur de la restauration, deux jours de repos par semaine et une journée sans pause entre deux services. Des conditions de travail qui conviennent à Violette et lui semblent tout à fait normales, mais qui ne cessent d’étonner Michel Chemin, le chef de cuisine.

« La mentalité a changé »


Le chef Michel Chemin dans sa cuisine.

Thierry DAVID / SO

Ce professionnel chevronné a rejoint l’équipe il y a trois ans, après avoir quitté sa propre entreprise. Il habite à Arès et apprécie enfin de travailler près de chez lui. Il a connu les étés où les saisonniers pouvaient travailler sans interruption de 1 à 15 heures.euh Il travaille de juillet à fin août et observe la nouvelle génération sans vraiment comprendre. « La mentalité a changé. Les gens travaillent pour gagner un peu d’argent, et ils ne veulent pas en faire plus même si les conditions de travail se sont améliorées. » Il ne s’arrête jamais et dit préférer travailler sans interruption tout l’été pour ne pas relâcher la pression, mais il sent que ce n’est plus ce qu’attendent les jeunes. « C’est pour ça que j’aime recruter des gens qui ne viennent pas de la restauration, note Marianne Ponche. Ils ont une vision différente, c’est intéressant. »

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