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BUDGET – « Il est totalement faux de dire que c’est un remède à l’austérité dans l’éducation nationale. » Le ministre du Budget et des Comptes publics Laurent Saint-Martin a justifié ce vendredi 11 octobre l’annonce de la suppression de 4 000 postes d’enseignants, dénoncée comme une « véritable saignée » et un « sabordage d’une école publiquee » par les syndicats.
» À la rentrée 2025, on estime qu’il y aura environ 100 000 élèves de moins. »il a précisé sur RTL. « Je comprends toutes les difficultés qu’il y a au ministère de l’Éducation nationale, mais il ne faut pas augmenter systématiquement le nombre d’enseignants alors que le nombre d’élèves auxquels ils font face va diminuer. »
Bercy va encore plus loin, précisant que le nombre d’étudiants a diminué de « 350 000 étudiants ces six dernières années « . Il estime que si une réduction des effectifs avait été appliquée » mécaniquement « , elle serait « 4 800 enseignants en moins « . « Ce que nous faisons, c’est : 4 000 emplois d’enseignants en moins mais 2 000 AESH en plus » a insisté Laurent Saint-Martin ce vendredi devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale.
Le budget prévoit le financement de 2 000 AESH (accompagnateurs d’élèves handicapés) supplémentaires – qui ne remplacent toutefois pas les enseignants. Dans le détail, près de 4 000 postes d’enseignants seront supprimés en 2025 (3 155 pour l’enseignement primaire et 181 pour l’enseignement secondaire du secteur public, 660 pour l’enseignement primaire et 40 pour l’enseignement secondaire du secteur privé). ).
» Nous augmentons le taux d’encadrement »
» Nous augmentons le taux d’encadrement », résume de son côté le ministre. Interrogé pour savoir si, dans ces conditions, il y aura un professeur devant chaque classe, promesse d’Emmanuel Macron, le ministre enfonce le clou. « Nous devons tendre vers cet objectif »il répond sur RTL.
Ces calculs sont loin de correspondre à ceux des syndicats. Sur X, Sophie Vénétitay revient sur des chiffres qui illustrent, au contraire, le manque d’enseignants : « En 7 ans : – 8 865 postes d’enseignants en 2e degré, + 7 441 étudiants. Il faudrait 10 617 emplois pour revenir au taux d’encadrement de 2017 », estime le secrétaire général du SNES-FSU. A la rentrée 2024, il manquait encore un enseignant dans 56% des établissements et 3.200 postes n’étaient pas pourvus aux derniers concours d’enseignement public et privé.
Les représentants des familles comme la FCPE et les syndicats soulignent que la baisse démographique pourrait aussi représenter un moyen de réduire significativement les effectifs dans toutes les classes. Ils insistent sur la nécessité de rendre plus attractifs les métiers de l’éducation, mais aucune augmentation de la rémunération des enseignants n’est prévue dans le budget 2025.
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