Sur la route des Jeux/échec : « Là j’ai craqué »
Depuis janvier 2021, l’AFP suit une quinzaine d’athlètes et para-athlètes français et étrangers pour un journal de bord de leur parcours vers les Jeux olympiques et paralympiques de Paris. À l’approche des événements, leurs récits sont regroupés par thématiques, témoins du chemin sinueux qui les a menés, ou non, à Paris-2024.
Dans ce septième épisode, quatre athlètes racontent une situation d’échec qui a marqué leur parcours vers les Jeux.
. Camille Lecointre (39 ans, voile), qualifiée en 470 avec Jérémie Mion
« Jusqu’en mars 2023, nous ne parvenions pas à trouver de solutions aux problèmes de vitesse. Nous avons essayé de jouer sur la technique, la conduite du bateau, les réglages, le matériel… Nous avons eu des moments vraiment difficiles en janvier et février 2023, à Lanzarote. On a eu beaucoup de vent, on a beaucoup cassé, physiquement c’était compliqué, on n’a rien trouvé et on est entré dans le dur. »
« Nous sommes partis sur une mauvaise piste en raison du grand gabarit de Jérémie, en gardant tout son matériel. Mais on s’est rendu compte qu’au-delà de l’aspect physique, cela tenait beaucoup à ma façon de piloter. Pour moi, tout était nouveau, l’équipage, le mât, les voiles, même le constructeur du bateau… Et on a vu que je n’en pouvais tout simplement pas de ce qui marchait pour Jérémie avec son ancien barreur, ça ne me dérangeait pas. . ne convenait pas. Nous avons dû tout repenser et trouver quelque chose qui nous convenait à tous les deux. »
. Romane Dicko (24 ans, judo), qualifiée en +78 kg
Sur sa défaite lors du premier combat aux Mondiaux 2023 à Doha :
«Pendant dix jours, tu n’avais pas le droit de me parler. C’était vraiment très compliqué mentalement. J’ai regardé le match seulement deux mois plus tard. »
« Cela faisait 4 ou 5 ans que je n’avais pas quitté une compétition sans médaille, donc c’était vraiment ma plus grosse défaite, surtout moins d’un an après mon titre mondial. »
« C’est surtout la façon dont j’ai perdu qui m’a un peu blessé. Nous pouvons tous perdre, nous sommes tous humains, il y a des mauvaises performances. Mais je n’ai pas accepté la façon dont j’ai perdu, parce que pour moi ce n’était pas le roman des bons moments, alors que c’était les Mondiaux donc ça devait être une bonne journée. »
« Je pense vraiment que c’est le plus gros coup dur de ma carrière jusqu’à présent, mais parfois il faut être touché pour revenir en force. Maintenant, je connais la douleur de la défaite et je ne veux plus ressentir cette douleur dans ma vie. »
. Oliver Zeidler (27 ans, allemand, aviron), qualifié en skiff
« Je me suis présenté aux Jeux de Tokyo 2021 en tant que favori pour la médaille d’or. Mais en demi-finale, j’ai vécu, de loin, la pire course de mon année. Sur les 26 courses auxquelles j’ai participé cette saison, il y en a deux que je n’ai pas terminées à la première place. »
« Ce fut un sérieux revers de ne pas atteindre la finale des Jeux à Tokyo. J’avais besoin de prendre du recul par rapport à l’aviron pendant deux mois. Je suis allé à la montagne pour prendre l’air. Un ami de Zurich est venu me rendre visite, il est aussi rameur. Il a fait une course un week-end sur le Rotsee à Lucerne et quand je me suis retrouvé là, mon bassin de compétition préféré, je me suis dit : +OK. , quand je rentrerai, je remonterai sur le bateau, et je m’y remettrai+ C’est arrivé comme ça c’est sûr.
. Sasha Zhoya (21 ans, athlétisme), pas encore sélectionnée
A propos de l’Euro junior d’athlétisme en 2021, sa première grande compétition.
« À l’Euro, j’ai mal géré le stress. C’est la première fois. J’avais beaucoup de pression. Je n’étais pas stable dans les starters, en demi et en finale. Il y a eu un faux départ en finale, ça a augmenté le stress et ça m’est monté dans la tête. C’est pour ça que mon départ a été nul. Normalement, je suis assez fort pour me dire « aujourd’hui, c’est une compétition comme les autres ». Mais ensuite je suis tombé en panne. Ce fut une bonne expérience d’apprendre ce que signifie défier d’autres pays dans le championnat. »