Il a réalisé un film par an, en immersion, aussi près que possible de son sujet, dont il partage les difficultés. « » Je filme de l’intérieur, la façon dont les gens essaient de survivre et de me battre. Et, à force d’être présent, la caméra disparaît finalement. Mais il ne disparaît jamais complètement.
Souvent seul avec les gens qu’il filme, Éric Guéret fournit également des sons, marqués par une écoute attentive: «J’ai la position du collègue, le petit ami, celui qui est là. Et, enfin, cette position signifie que je reçois les secrets que je filme. Je n’ai jamais lâché la caméra. C’est ainsi que j’arrive à être là, au moment important. »»
Pendant deux mois, avec l’aide d’un journaliste de Breton, il recherche son prochain documentaire un fermier qui aurait changé sa pratique et serait passé de conventionnel à biologique. Mais il change son fusil après une interview avec René Louail, unioniste de la confédération paysanne qui lui assure qu’il se trompe: » Il y a deux ans, je vous aurais trouvé des agriculteurs prêts à vous convertir, Il lui a dit. Aujourd’hui, il n’y a plus, car l’agriculture biologique subit une crise dramatique. Elle est abandonnée par tous et, d’abord, les autorités publiques. »»
« Ça me met en colère »
René Louail lui présente ensuite Olivier, éleveur de porcs biologique, qui se bat pour ne pas couler, pris en vice entre les quotas de production à ne pas dépasser et les prêts à rembourser. Éric Guéret passe un an à ses côtés, une caméra greffée au poignet. « » J’ai fait plusieurs films sur l’agriculture biologique. Dans La mort est dans la prairieIl y a quinze ans, j’ai raconté des histoires d’agriculteurs victimes de pesticides. Dix ans plus tard, La vie est dans la prairie a dit le combat de Paul François, qui a converti toute son exploitation, contre Monsanto. La vague de conversion a fonctionné et a prouvé que l’agriculture biologique peut nourrir l’humanité. Beaucoup d’études le disent. Dix ans plus tard, ce modèle vertueux, que nous connaissons fonctionne, qu’il est bon pour l’eau, pour l’air, pour les sols, pour la santé et pour la biodiversité, est remis en question. Abandonné et abandonné en faveur d’un retour de masse de chimie à forte doseçPour me mettre en colère. »»
Le directeur ne se remet pas de cette observation ou de la non-adhésion des consommateurs, qui achètent de moins en moins organiques. « » La nourriture a pris 20% depuis la guerre en Ukraine, alors que tout ne vient pas d’Ukraine. Nous avons fait face à des profiteurs de guerre, nous devons appeler les choses par leur nom. Les grandes industries n’ont pas autant souffert de la guerre, en revanche pour l’inflation française a été vertigineuse et beaucoup ne parviennent pas à manger aujourd’hui, il faut bien en être conscient. Explique-t-il.
Cependant, l’agriculture biologique, qui est un peu plus chère dans le panier, ne devrait pas s’arrêter, plaide-t-il. « » Je ne m’adresse pas aux personnes qui crient la faim et qui ne peuvent pas nourrir leurs enfants. Mais à ces Français qui peuvent fournir un effort et ne le faites pas par manque d’informations, d’envie ou d’indifférence. La campagne Bio Bashing, c’est-à-dire contre l’agriculture biologique, va de pair avec la campagne contre l’écologie en général. »»
De qui profite-t-il de ce mouvement Antibio?
Mais, si l’écologie est devenue un bouc émissaire, qui bénéficie de ce mouvement antibio? Éric Guéret pense qu’il a la réponse. « » Ce que j’ai découvert en faisant ce film, c’est que l’agriculture biologique rapporte trop peu d’argent pour financer. Un agriculteur biologique, en partie autonome dans sa ferme, n’achète pas de pesticides ou d’engrais synthétiques, presque pas d’antibiotiques … les grands géants de la chimie perdent. Puis toute la chaîne, jusqu’aux coopératives; qui sont maintenant détenus par des financiers. Non seulement cela n’aide pas la finance, mais cela dérange tous ceux qui veulent faire croire qu’il n’y a que la chimie pour pouvoir nourrir l’humanité. »»
Après la diffusion tardive dans la boîte Infrarouge De la France 2, Éric Guéret se rendra en tournée pour montrer son film et participer à des débats. «J’aime la discussion et la confrontation des opinions et des pratiques. Pour le moment, il y a beaucoup de tensions à la campagne, et j’espère que mon film créera le dialogue. Le dialogue est toujours bon. »»
Infrarouge. Sur la paille, France 2, 23 heures, 26 février 2025.
Aux côtés de ceux qui se battent!
L’urgence sociale est la priorité de l’humanité chaque jour.
- En exposant la violence des employeurs.
- En montrant ce que ceux qui travaillent et ceux qui aspirent à le faire.
- En donnant aux clés de la compréhension et des outils aux employés pour se défendre contre les politiques ultra libéral qui dégradent leur qualité de vie.
Connaissez-vous d’autres médias qui font cela? Soutenez-nous!
Je veux en savoir plus.