Sur la côte nord, les naufrages se succèdent

Quelques décès sont annoncés. Ceux survenus dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 septembre au large d’Ambleteuse, petite ville côtière du Pas-de-Calais, étaient certes annoncés. Huit hommes sont morts alors qu’ils tentaient de rejoindre le Royaume-Uni à bord d’un canot pneumatique.

Ce drame intervient après que, le 3 septembre, douze personnes se sont noyées et deux autres ont disparu après le naufrage de leur bateau au large de Wimereux, une commune proche d’Ambleteuse.

Ces deux naufrages sont les plus graves survenus dans la Manche depuis le début de l’année. Ils portent à 46 le nombre de migrants qui ont perdu la vie en 2024 en tentant de rejoindre l’Angleterre à bord d’embarcations pneumatiques, selon une estimation du ministère de l’Intérieur. Si plus de 23 000 personnes ont réussi la traversée, un niveau proche des records de 2022, le nombre de morts sur la route est sans précédent.

Les petits bateaux sont de plus en plus surchargés chaque année

Le 14 septembre, la météo était devenue favorable aux traversées après plusieurs jours de mauvais temps. Des groupes de personnes s’apprêtaient à tenter leur chance, en direction de la côte, se cachant dans les bois en attendant un signal de leur passeur. Ce jour-là, les autorités britanniques ont comptabilisé l’arrivée de 801 personnes à bord de quatorze bateaux. Soit près de 60 passagers dans chaque embarcation, alors que celles-ci font généralement moins de dix mètres de long et sont de mauvaise qualité. Depuis l’apparition du phénomène dit des « small boats » en 2018, les bateaux sont chaque année davantage surchargés.

« Le travail accompli (par les autorités des pays européens) pour arrêter l’approvisionnement (réseaux de passeurs) dans les canoës signifie que nous voyons des canoës plus bondés qu’avant »a déclaré le 29 juillet au quotidien émirati Le National un ancien chef des forces frontalières anglaises, Tony Smith.

Selon le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, qui tenait un point de presse dimanche, le bateau qui a coulé dans la nuit avait à son bord plus d’une cinquantaine de personnes, « d’Érythrée, du Soudan, de Syrie, d’Afghanistan, d’Égypte et d’Iran ». Une minorité d’entre eux étaient équipés d’un gilet de sauvetage. Alors que le bateau avait été mis à l’eau à Ambleteuse peu avant minuit, « elle s’est rapidement retrouvée en difficulté, a déclaré Jacques Billant. « Le bateau a clairement été déchiré sur les rochers. »à proximité immédiate de la plage.

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