Face à une concurrence accrue et à un marché en mutation, Airbus a annoncé une restructuration de sa division Défense et Espace. D’ici 2026, jusqu’à 2.500 emplois seront supprimés dans le cadre de cette réorganisation destinée à renforcer la compétitivité du groupe.
Un secteur spatial en crise
Le secteur spatial traverse une période particulièrement difficile. Depuis plusieurs années, l’activité géostationnaire, cœur de métier de nombreux acteurs européens, est soumise à une concurrence féroce, notamment de la part de SpaceX et de ses nanosatellites Starlink. Cette situation a contraint Airbus, comme ses concurrents comme Thales Alenia Space, à réévaluer sa stratégie.
Airbus a annoncé la suppression de 2.500 emplois dans sa division Défense et Espace, branche qui regroupe environ 35.000 salariés. Cette réorganisation vise à adapter l’entreprise aux réalités d’un marché de plus en plus concurrentiel. Parallèlement, le groupe entend « limiter l’impact social » à travers un dialogue avec les partenaires sociaux, en promettant d’utiliser les mesures sociales disponibles pour accompagner au mieux les salariés concernés.
Les syndicats se mobilisent
Cette décision a rapidement suscité de vives réactions de la part des syndicats. La CGT Airbus Défense et Espace a notamment dénoncé une stratégie qu’elle qualifie de « suicide industriel », soulignant que la situation financière de l’entreprise n’est pas alarmante. Selon eux, Airbus se priverait de compétences clés tout en réduisant les budgets alloués à la recherche et au développement, domaine crucial pour rester à la pointe de l’innovation.
D’autres syndicats, comme la CFE-CGC, s’interrogent sur la compatibilité de cette réduction d’effectifs avec les futurs objectifs de production. Ils appellent à des discussions approfondies pour éviter des licenciements purs et simples et des fermetures de sites, appelant la direction à maintenir des engagements fermes pour préserver au maximum les emplois.
Une réorganisation nécessaire pour l’avenir
Pour Airbus, cette réorganisation apparaît inévitable pour rester compétitif dans un marché de la défense et de l’espace de plus en plus instable. « Nous devons devenir plus rapides, plus efficaces et plus compétitifs », a déclaré Mike Schoellhorn, PDG d’Airbus Defence and Space. Il a souligné que les conditions de marché en constante évolution nécessitent des ajustements pour assurer la pérennité de la division.
Airbus a déjà constitué d’importantes provisions financières pour faire face à la crise du secteur, avec près de 1,5 milliard d’euros débloqués en 2023 et 2024. Ces efforts montrent la volonté du groupe de stabiliser ses activités tout en se donnant les moyens de maintenir son leadership dans l’industrie aérospatiale européenne. . Une éventuelle fusion avec Thales Alenia Space est également envisagée, ce qui pourrait conduire à une nouvelle consolidation du secteur en Europe.
L’impact à long terme pour Airbus
A moyen terme, Airbus espère que ces ajustements contribueront à redresser sa division Défense et Espace et à lui donner un nouvel élan sur la scène internationale. Cependant, cette stratégie comporte des risques, notamment en termes de perte de compétences critiques et d’incertitude sur les projets à long terme.