LES FANTÔMES DE L’ÉCONOMIE FRANÇAISE (1/9) – Rêve d’ingénieurs en quête d’indépendance énergétique absolue, le réacteur surgénérateur a été arrêté par décision du gouvernement Jospin. La plaie reste ouverte, mais la technologie continue d’inspirer.
Superphénix. La simple évocation de ce nom suffit à déclencher des soupirs teintés de regret. De ressentiment même. Le » historique Les industriels du nucléaire en parlent encore avec un tremblement dans la voix, quand ils ne rêvent pas de faire renaître une fois de plus le projet de ses cendres. Superphénix est un symbole doublement. Celui de l’histoire des surgénérateurs français, de la quête contrariée du Graal énergétique. Celui d’une défiance entre ingénieurs et politiques sur la question nucléaire, Superphénix ayant été le premier sacrifié sur l’autel des accords électoraux d’une liste qui s’est ensuite étoffée avec le projet Astrid et la centrale de Fessenheim.
L’histoire commence à la fin des années 1950, lorsque la France choisit de compléter son parc nucléaire civil par un surgénérateur, un réacteur à neutrons rapides (RNR). Le premier et le plus petit d’entre eux, Rapsodie, est mis en service en 1966 et arrêté en 1983. Son successeur, Phénix, le premier surgénérateur…