Parmi toutes les raisons d’acheter une Tesla, l’une d’elles est le réseau Supercharger qui compte plus de 50 000 bornes dans le monde, dont 13 000 en Europe réparties dans 1 000 stations. Un réseau en constante expansion, facilement accessible, et dont l’entreprise était fière l’automne dernier d’un taux de disponibilité de 99,95 %. Outre la qualité des voitures, l’accès aux bornes de la marque constituait donc un formidable argument commercial. Cependant, Tesla traverse actuellement une zone de turbulences – bénéfice net en baisse de 55% au premier trimestre, capitalisation boursière en baisse de 40%, livraisons et commandes inférieures aux attentes – qui l’ont notamment conduite à se séparer de 10% des effectifs en le monde.
Parmi les services concernés figurerait l’unité chargée du déploiement des Superchargeurs (500 personnes), et notamment Rebecca Tinucci qui la dirige. D’après le site L’informationn, qui a été le premier à soulever le sujet, Elon Musk aurait évoqué les choses en ces termes dans un mail interne : « J’espère que ces actions montreront clairement que nous devons être absolument intransigeants lorsqu’il s’agit de réduire le personnel et les coûts. Même si certains cadres prennent cela au sérieux, la plupart ne le font toujours pas..»
La marque n’a pas encore confirmé officiellement ce projet, mais cet arrêt de l’activité d’une activité qui constitue l’un de ses fondements mêmes ne peut qu’inquiéter. Cela a d’ailleurs amené Elon Musk à préciser cette semaine via le réseau X (anciennement Twitter) que «Tesla prévoit toujours d’étendre le réseau Supercharger, mais à un rythme plus lent pour les nouveaux sites et en mettant davantage l’accent sur une disponibilité à 100 % et l’expansion des sites existants.. »
Des propos suivis de plus de 10 000 réactions, souvent hostiles, de la part des fans du fantasque milliardaire. Anthologie : « tuEn catastrophe, je suis consterné par cette décision » ; » une stratégie à long terme déplorable » ; » J’ai toujours voulu acheter une Tesla mais ma principale hésitation est le manque de bornes de recharge. « , etc.
D’autres, au contraire, louent la clairvoyance de Tesla : qui n’a pas besoin d’agir comme une société immobilière », et doit donc se concentrer sur son activité de fabrication de voitures et de fiabilisation du réseau de recharge existant.
Même si l’on imagine que cette décision d’Elon Musk s’appuie sur des millions de données montrant un taux d’utilisation finalement assez faible des Superchargeurs (hors périodes de grands départs, bien sûr), même si l’essentiel de la recharge d’une voiture électrique se fait à domicile (83% selon la dernière étude qu’Enedis a consacrée au sujet) , et même si la France est globalement plutôt bien équipée en réseau de recharge rapide, avec toutes les stations-service autoroutières désormais équipées, il n’en reste pas moins que le parc de voitures électriques ne fera qu’augmenter dans les années à venir. Et voir l’enseigne leader ralentir l’expansion de son réseau est un mauvais coup pour le secteur dans son ensemble, même s’il connaît actuellement des difficultés.
