Décédé le 10 octobre 2004 à l’âge de 52 ans, Christopher Reeve revient ce mercredi au cinéma dans un film qui fait revivre son extraordinaire légende.
Celle d’un acteur érigé en icône mondiale en incarnant un super-héros qui a fini par le devenir au quotidien après un tragique accident.
« Quand il est devenu tétraplégique, il a voulu continuer à changer le monde », racontent à TF1info Ian Bonhôte et Peter Ettedgui, les réalisateurs de ce documentaire poignant qui nous a fait pleurer.
Son histoire ressemble à celles qu’Hollywood adore. Celui d’un jeune leader en ascension supersonique dont le destin bascule après un accident aussi tragique qu’imprévisible. Éternel Superman qu’il a incarné dans quatre films, Christopher Reeve fait l’objet d’un sublime documentaire retraçant son destin hors du commun. Les joies, les peines et les combats, les défauts aussi, de l’acteur, de l’homme et surtout du père qu’il était. Au cinéma ce mercredi 9 octobre, à la veille du 20e anniversaire de sa mort à l’âge de 52 ans, Superman donne la parole à ses trois enfants qui étaient « immédiatement conquis » par le projet des réalisateurs Ian Bonhôte et Peter Ettedgui.
Nous ne voulions pas que son accident soit le milieu du film
Nous ne voulions pas que son accident soit le milieu du film
Ian Bonhôte, co-réalisateur chez TF1info
« Nous avons été extrêmement impressionnés par leur façon de raconter des histoires dans leurs films précédents. McQueen Et Phénix ascendant. Lors de notre premier échange, il était immédiatement très clair qu’ils traiteraient la vie de notre père avec respect et sensibilité, mais aussi honnêteté. Et c’est ce que nous voulions tous, une sorte de portrait honnête, holistique, à 360 degrés, de qui était notre père. »nous raconte Matthew, l’aîné de la fratrie, âgé de 44 ans. Le duo de cinéastes franco-britanniques a mis de côté l’approche chronologique traditionnelle pour réaliser « entrelacer les histoires », qui suit les allers-retours dans la vie de Christopher Reeve avant et après la chute de cheval qui lui a paralysé les quatre membres le 27 mai 1995.
« Nous ne voulions pas que son accident soit le milieu du film »souligne pour TF1info Ian Bonhôte qui, avec son camarade, a visionné des milliers d’archives dont des films familiaux qui leur ont été confiés par le clan Reeve. « Une fois notre feuille de route établie, il était beaucoup plus facile de déterminer comment les relier ensemble. Par exemple, nous avons eu un entretien avec Richard Donner, le directeur de Supermandans lequel il dit : « Christopher m’a fait croire qu’un homme pouvait voler. » Il s’arrêta et continua : « Et maintenant, je crois qu’il marchera à nouveau. » C’était une transition tellement agréable de nous faire passer de son passé de Superman à sa sortie de l’hôpital. »se souvient Peter Ettedgui.
Pendant 1h44, le spectateur navigue dans tous les aspects de la vie de l’acteur. De ses débuts au théâtre à ses échecs successifs au cinéma après Supermande sa relation compliquée avec son père à celle plus complexe qu’il entretenait avec son propre rôle de père. Les réalisateurs se disent très surpris par l’activisme de Christopher Reeve, particulièrement engagé pour la planète et les droits de l’homme. « Quand il est devenu tétraplégique, il a voulu continuer à changer le monde » racontent les cinéastes qui documentent son combat en faveur des personnes handicapées aux côtés de la communauté scientifique. Sa quête d’un remède qui pourrait le guérir a fait de lui une figure polarisante aux États-Unis, mais toujours respectée.
Les mots qui lui ont « sauvé la vie »
Les larmes commencent à couler à l’évocation de son amitié avec feu Robin Williams. Ils couleront à torrent lorsqu’ils le verront faire sa première apparition publique en fauteuil roulant sur la scène des Oscars en 1996. (nouvelle fenêtre). Ne jamais s’arrêter jusqu’au bout. Superman est rythmé par l’apparition à l’écran d’un Christopher Reeve généré par ordinateur dans son costume de Superman, dont la surface « On dirait presque une météorite, comme si elle venait de l’espace. » « Il est comme figé dans son corps dans la deuxième partie de sa vie, mais il est aussi piégé par le rôle de Superman »analyse Ian Bonhôte. Les plus observateurs remarqueront qu’un bâton de kryptonite s’est glissé dans le titre du documentaire. Comme pour mieux matérialiser la rupture entre le « super » et « l’homme ».
« C’est un choix aussi artistique que pratique. Nous mettons d’abord une barre oblique pour éviter les problèmes de droits d’auteur »sourit Peter Ettedgui. Titulaire de la licence Superman, Warner Bros. n’a pas participé à la conception du film qui a été financé de manière indépendante. Le studio ne l’a acheté qu’après sa présentation au festival de Sundance en janvier, battant ainsi la concurrence. Ce voyage émouvant de « super » À « homme » se fait également selon le tempo de la propre voix de Christopher Reeve grâce à des extraits de ses mémoires audio Toujours moi, « toujours moi ». Un écho aux propos de son épouse Dana, la mère de son plus jeune enfant Will, qui, selon lui, « lui a sauvé la vie ». Alors qu’il est sur son lit d’hôpital peu après sa chute, elle lui murmure à l’oreille : « Tu es toujours toi et je t’aime ».
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Superman c’est aussi autant l’histoire de l’héroïsme de Christopher Reeve que celle de sa femme, décédée d’un cancer dévastateur 18 mois après lui. « Je pensais qu’un héros était quelqu’un qui accomplissait un acte courageux sans se soucier des conséquences. Ma définition a fondamentalement changé. Un héros est un individu ordinaire qui trouve la force de persévérer et d’exister malgré des obstacles colossaux »résume l’acteur. Un discours plein de lucidité que Clark Kent lui-même n’aurait pas démenti.
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