Sulfates : la baisse des émissions accélère le réchauffement climatique de 2 à 3 ans
2023 est l’année la plus chaude que l’humanité ait jamais connue. Le coupable est bien sûr le changement climatique et donc nos émissions de gaz à effet de serre. Mais les scientifiques tentent de comprendre ce qui a précisément contribué à cette chaleur exceptionnelle. On avance souvent que le passage d’un épisode La Niña à un épisode El Niño a joué un rôle clé. Une autre variable intrigue la communauté scientifique : les sulfates. Ces particules fines, nocives pour la santé respiratoire humaine, ont un effet paradoxal : elles refroidissent l’atmosphère.
Quand la réduction des sulfates contribue (à peine) au réchauffement
En 2020, une nouvelle réglementation a contraint le FRET maritime à réduire la teneur en soufre des carburants des navires. Cette norme baptisée IMO 2020 ou « Low Sulfur » a donc un effet contre-intuitif : elle pourrait accentuer le réchauffement climatique. Le bond de température en 2023 pourrait-il être imputable, au moins en partie, à la baisse des émissions de sulfates ? Pour répondre à cette question, cette nouvelle étude a simulé un climat avec et sans cette réglementation. Résultat, l’application de la norme a contribué à hauteur de 0,05°C à la température mondiale, ce qui représente 2 à 3 ans de réchauffement au rythme actuel. Est-ce beaucoup ou peu ? Était-ce prévu ? Réponses avec Matthew Henry, chercheur postdoctoral à l’université d’Exeter au Royaume-Uni et co-auteur de Cette étude est parue dans Earth’s Future.
Sciences, CQFD
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