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Suite à l’attaque de Pogacar, Vingegaard est-il déjà entré dans la tête du Slovène ?

A défaut d’autoriser des conclusions hâtives, la première explication entre leaders de ce Tour de France 2024 dans les derniers mètres de la côte de San Luca a contribué à dissiper les doutes sur la forme de Jonas Vingegaard. Plus encore que Tadej Pogacar, à qui le sort taquin a offert le maillot jaune dès la 2e étape comme au Giro il y a quelques semaines, le Danois était attendu avec impatience pour ce grand début de Tour. Sa terrible chute sur le tour du Pays basque l’avait forcément affecté : un pneumothorax et on ne sait combien d’os cassés, elle avait laissé de nombreuses traces. Il faudrait être un surhomme pour se présenter à une course de trois semaines comme si de rien n’était.

Honte à nous d’avoir oublié que le leader Visma était fait d’une autre matière. Non seulement il a réussi à suivre la violente attaque de Tadej Pogacar dans la 2e ascension de la colline de San Luca, où Primoz Roglic a craqué et Remco Evenepoel a payé un mauvais positionnement, mais il a aussi réussi à jouer avec les nerfs de son plus grand rival (en refusant lui certains relais notamment), qui s’attendait à tout sauf ça.

« Honnêtement, j’aurais préféré y aller seul, a soufflé le Slovène sur France TV. Vingegaard a réussi à prendre ma roue, on voit qu’il est en forme, ça va être intéressant. » Pour nous oui. Pour le vainqueur du Giro 2024, un peu moins. Derrière ces mots, le visage inhabituellement fermé de Pogi semblait trahir une certaine inquiétude, comme si la bonne forme du double vainqueur sortant n’entrait pas dans ses calculs. S’attendait-il à survoler la Grande Boucle comme il a plané sur le Tour d’Italie ? Pogacar qu’il est, cela aurait été un peu prétentieux. Anticipe-t-il au contraire un croisement de courbes entre lui, quoi qu’on en dise, usé par trois semaines de Giro et Vingegaard, qui est en passe de monter en puissance ?

Evenepoel 2,5 kg de moins, plus de confiance

N’enterrons pas la concurrence trop vite. « Nous sommes quatre (dans la même seconde) », rappelle Pogi. Primoz sera présent dans le Galibier, c’est le spécialiste des courses de trois semaines. Peut-être qu’aujourd’hui il faisait trop chaud mais il ne faut pas le sous-estimer. » Surtout, et s’il a répondu au mauvais moment, Remco Evenepoel semble en bien meilleure forme qu’au Dauphiné. Il a fait l’impasse sur les championnats de Belgique pour enfiler une dernière couche de à l’entraînement et dit avoir perdu deux kilos et demi sur la balance.

Dimanche, le maillot blanc a davantage souffert de son côté d’une erreur tactique que de l’attaque elle-même du favori. « Je n’étais pas très bien placé au pied de la montée, puis il y a eu une petite échappée », a commenté le Belge sur France 2. « J’ai dû réduire l’écart et quand je suis revenu sur le groupe de tête, Tadej a attaqué. J’ai dû souffler pour revenir dans le bon sens. Malheureusement, Carapaz ne travaille pas avec moi sinon on serait revenu plus vite. »

Le leader de Quick-Step a encore de la marge. L’enjeu sera pour lui de survivre à la première semaine pour faire parler son diesel. « Je suis heureux d’être de retour en forme au bon moment. J’espère avoir de bonnes jambes sur la 7ème étape (le contre-la-montre de Gevrey-Chambertin), et même sur la 4ème. » Celui du Galibier, où Tadej Pogacar serait bien inspiré, s’il en est capable, pour prendre une revanche psychologique sur la concurrence.

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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