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Suisse : Tariq Ramadan condamné en appel pour viol à 3 ans de prison, dont un ferme

Acquitté en première instance en 2023, l’islamologue suisse Tariq Ramadan était poursuivi à Genève pour des faits remontant à 2008.

«La justice suisse a fait son travail.» C’est ainsi que Tariq Ramadan a réagi, en mai 2023, à l’acquittement qu’il venait d’obtenir du Tribunal pénal de Genève, pour des faits de « viol » et de « contrainte sexuelle » remontant à octobre 2008. En dira-t-il autant de la décision rendue publique ce mardi 10 septembre par la justice genevoise qui l’a condamné à trois ans de prison, dont un an ferme ? La Chambre pénale d’appel et de révision (CPAR) a en effet annulé « le jugement du tribunal correctionnel du 24 mai 2023 déclarant Tariq Ramadan coupable de viol et de contrainte sexuelle pour la quasi-totalité des faits dénoncés », a indiqué la Cour de justice de Genève, confirmant une information de la télévision publique suisse RTS.

Un procès également attendu en France

La plaignante à l’origine de cette procédure, aujourd’hui âgée de 58 ans et qui se fait appeler « Brigitte » pour se protéger des menaces du « clan Ramadan », avait dénoncé en 2018 des actes sexuels brutaux (pénétration forcée et fellation), accompagnés de coups et d’insultes, commis par Tariq Ramadan dans une chambre d’hôtel genevoise, dans la nuit du 28 au 29 octobre 2008. Elle avait indiqué aux policiers avoir décidé de porter plainte, dix ans après les faits, à la suite d’accusations de viol portées contre l’islamologue en France par quatre autres femmes, et qui devraient valoir à l’intéressée un procès aux assises de ce côté-ci des Alpes, pour au moins une des victimes.

Dans le cas suisse, Tariq Ramadan, 62 ans, a admis avoir passé la nuit avec la plaignante dans sa chambre d’hôtel, mais a nié tout acte sexuel. Selon lui, son accusatrice voulait se venger, après avoir été « rejeté ». L’avocat de l’islamologue avait de nouveau plaidé pour l’acquittement, accordé en première instance au bénéfice du doute. Sauf que cette fois, la justice suisse ne l’a pas suivi, les trois juges de la CPAR retenant « que plusieurs témoignages, certificats, notes médicales et avis d’experts privés (concordent) avec les faits rapportés par le plaignant ». « Les preuves recueillies par l’enquête ont convaincu le tribunal de la culpabilité de l’accusé », indique le communiqué de la Cour de justice de Genève.

Tariq Ramadan a donc été condamné « à une peine privative de liberté de trois ans, sans sursis d’un an. » C’est quasiment ce que demandait le procureur, qui avait requis trois ans de prison, dont la moitié ferme. Cette peine n’est toutefois pas définitive, les décisions de la chambre pénale d’appel étant susceptibles d’appel devant le Tribunal fédéral.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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