Suicide de Lucas : la famille frappée par la demande du parquet d’abandonner le harcèlement scolaire comme circonstance aggravante

Lors d’une audience à huis clos, ce lundi 3 avril, « le parquet a demandé l’abandon de la circonstance aggravante liant le suicide au harcèlement scolaire », a indiqué Emmanuelle Larrière, avocate d’un des quatre collégiens, confirmant une information du Quotidien Vosges matinales. Cette demande, si elle était suivie par les juges, aurait des conséquences sur les peines encourues : dans le code pénal, les peines prévues pour les faits de harcèlement scolaire vont jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, contre 10 ans ‘ d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende lorsque le harcèlement a conduit la victime au suicide.

Jugement rendu le 5 juin

La famille du jeune Lucas a réagi, par la voix de son avocat, dans les colonnes de nos confrères de Vosges matinales. Dans un communiqué, la mère du garçon de 13 ans affirme s’être sentie « frappée » par certains propos, notamment les déclarations de la défense qui pointent du doigt un « procureur gêné par le vide de ce dossier » et un « partial et incomplet ». Les deux femmes estiment cependant que la médiatisation de l’affaire a faussé l’enquête.

Si les collégiens soupçonnés de harcèlement reconnaissent tout au plus quelques moqueries, pour les deux femmes, les scènes vécues par Lucas sont plus que de « simples moqueries ». Si la mère – qui n’a pas porté plainte – n’éprouve aucune « soif de vengeance contre les quatre enfants impliqués », « elle attend, comme tout le monde, la décision qui sera rendue », poursuit le communiqué.

Les juges devraient se prononcer le 5 juin sur l’abandon ou non de cette circonstance aggravante liant le suicide au harcèlement scolaire.