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Stéphane Guillon se livre dans une autobiographie


Chaque jour, une personnalité s’invite dans l’univers d’Élodie Suigo. Jeudi 5 septembre 2024 : l’humoriste et comédien, Stéphane Guillon. Il publie « Fini de rire » aux éditions Albin Michel.

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Temps de lecture : 13 min

Stéphane Guillon est un humoriste, comédien et chroniqueur. Un homme qui aime faire rire en abordant des sujets sensibles et brûlants, ce qui lui a parfois valu d’être renvoyé ou mis à la porte. C’est le théâtre qui lui a permis de s’épanouir et de trouver sa voie. Aujourd’hui, Stéphane Guillon publie Plus de rire publié aux éditions Albin Michel. Une fois de plus, il n’est pas là où on l’attendait. La première fois qu’il s’est exprimé, c’était sur scène. C’est la première fois qu’il parle de lui dans un livre.

franceinfo: Plus de rire est un livre assez étonnant. Je vais citer une des premières phrases que vous écrivez de Gustave Flaubert : « Je suis doué d’une sensibilité absurde, ce qui égratigne les autres me déchire« Est-il difficile de parler de vos émotions, de vos sentiments ?

Stéphane Guillon : Je suis une personne très modeste. En effet, écrire ce livre m’a posé un problème et je viens également d’une famille de gens silencieux.

« Je ne viens pas d’une famille où les gens expriment leurs sentiments et en même temps j’ai trouvé le prisme du rire pour le faire. »

Stéphane Guillon

à franceinfo

Je me suis dit que raconter ma vie n’intéressait personne en soi, je n’ai pas inventé le vaccin contre le paludisme, par contre, je me suis dit que la raconter en faisant rire le lecteur, en pratiquant cet humour juif que j’aime tant, en riant de ses malheurs, là, tout d’un coup, le fait de raconter mon histoire était légitimé.

Tu es vraiment nu dans ce livre, vraiment. Tu commences par quelque chose de très intime, par une rupture avec cette femme qui te dit que c’est fini, parfois par WhatsApp, parfois par mail. C’était aussi le but de montrer que tu étais un peu comme tout le monde malgré ta carapace ? Tu semblais indestructible.

Oui, on me l’a souvent dit. Les gens qui m’ont suivi pendant cette période qui a été très compliquée pour moi m’ont dit : « Mais comment quelqu’un qui est habitué à porter le fer… Comment peut-on finalement ne pas avoir cette force qu’on avait dans son métier dans sa vie personnelle ?« Finalement, je me suis rendu compte qu’il y a des gens qui sont très forts dans la vie, dans leur vie professionnelle, qui ne sont pas du tout forts dans leur vie affective. Je viens de terminer un livre sur la vie de John-John Kennedy, le fils du président, et on se rend compte que cet homme qui avait tout pour lui, était un petit garçon dans sa vie affective, totalement désarmé. Et c’est quelque chose que je trouve intéressant.

Nous découvrons qui tu es à travers le petit garçon que tu étais. Tu dis : « L’école, pour moi, était synonyme de torture.« et tu vas rencontrer une maîtresse qui va changer un peu ta vie. Est-ce important de montrer que, parfois, même si on a l’impression que tout est bloqué, il y a des êtres qui te permettent de découvrir qui tu es ?

Oui. Pour ma part, c’était surtout des femmes. J’ai vraiment été élevé par des femmes, j’ai grandi par des femmes, avec des femmes. Je commence le livre avec ma mère, le premier amour de ma vie. Mademoiselle Garsolino qui était mon institutrice de maternelle et puis après les femmes qui ont partagé ma vie.

Et tu étais amoureux de la maîtresse et de la mère !

Je vois que ça ne t’a pas échappé ! J’ai passé ma vie à être amoureuse !

C’est cet homme que l’on découvre dans ce livre. Est-ce que ça fait du bien, est-ce que ça libère ?

Oui, mais finalement, l’idée n’est pas seulement de me libérer. Un jour, j’ai rencontré une psychologue. Elle n’était pas la mienne. Nous étions à une soirée et elle a vu que je n’allais pas bien. Nous avons commencé à discuter et je lui ai dit : mais par rapport à tous les cas que tu as, ça doit te paraître anodin, un chagrin d’amour. Et elle m’a répondu : «Ne vous y trompez pas, j’ai été exposé à la souffrance humaine pendant des décennies et la plus grande souffrance pour moi est le chagrin. » Et c’est vrai qu’on se sent très seul, très impuissant. On se reproche de souffrir et finalement ça peut arriver à n’importe qui, à n’importe quel moment de sa vie.

« Je pensais être sortie d’affaire, que ce genre d’amour adolescent n’était plus pour moi et j’y suis retournée. »

Stéphane Guillon

à franceinfo

J’ai l’impression que ce livre ouvre une autre histoire. Quelle est la suite alors ?

J’ai moins envie d’affronter les événements et de porter le fer. J’ai fait ça pendant longtemps. Je ne me suis pas fait beaucoup d’amis, mais c’est vrai que cet événement m’a changé. À un moment, je me suis vraiment sentie en danger. J’ai quatre enfants et je me suis dit : mais on ne peut pas se laisser aller et mourir quand on a des enfants, des responsabilités, un travail. Il y a des moments où j’en ai envie parce que finalement, ce qui m’anime, c’est l’indignation. Je suis quelqu’un qui s’indigne et je transforme mon indignation en rire. Mais sur le moment, c’est vrai que parfois je prends mon indignation et je la mets de côté en me disant : pff tout ça c’est de la mousse, passe à autre chose, pense à toi.

Pour quoi Plus de rire parce qu’il y a beaucoup d’humour dans cette œuvre malgré tout ?

Ce livre est aussi à un moment l’histoire d’une chute. C’est quelqu’un qui a tout et j’en parle en me moquant beaucoup de moi, en parlant de mon côté bourgeois, de ma belle maison, de ma voiture de sport et puis tout d’un coup tout s’effondre et je me retrouve… Oui, totalement perdue. Peut-être parce que j’ai fait les mauvais choix, certainement. C’est intéressant. Une chute est toujours intéressante à partir du moment où on arrive à se relever.

Donc l’idée c’est de se relever, forcément ?

Oui, c’est une politesse. Guy Bedos me disait souvent : « N’insultez pas votre chance ! »

Grb2

Jewel Beaujolie

I am a fashion designer in the past and I currently write in the fields of fashion, cosmetics, body care and women in general. I am interested in family matters and everything related to maternal, child and family health.

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