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Stellantis relance la marque Lancia et fait le pari difficile du premium en France

Ambassade d’Italie, buffet garni de mozzarella et soleil en prime. Nul doute que Lancia affiche fièrement ses origines. La marque italienne, 118 ans, n’est plus commercialisée en France depuis 2016. À l’époque, elle appartenait à Fiat-Chrysler, avant la fusion avec PSA pour former le géant Stellantis. Il fait un retour en force avec des commandes ouvertes la semaine prochaine dans tout le pays, pour une commercialisation à partir de novembre.

Outre la France, l’Espagne et l’Allemagne seront les autres pays où la marque sera lancée. Et pour convaincre, Lancia s’attaque au marché le plus prometteur du moment : le segment des citadines compactes. « C’est la première voiture premium du segment B du groupe »se réjouit Joël Verany, directeur des marques premium chez Stellantis. Deux autres modèles suivront ensuite, un SUV électrique sur le segment C en 2026 baptisé Gamma ainsi qu’une berline nommée Delta pour 2028, elle aussi entièrement électrique.

Pour commencer, Lancia n’a pas eu à chercher bien loin et a baptisé son modèle Ypsilon, du nom du dernier véhicule encore commercialisé par la marque en Italie. Cette petite voiture d’un peu plus de 4 mètres de long sera disponible en version hybride à partir de 24 500 euros et en électrique à partir de 34 800 euros, hors bonus écologique, avec une autonomie de 403 km. Comme à son habitude, afin d’optimiser les coûts, Stellantis a choisi le site de production de Saragosse en Espagne où est déjà fabriquée la nouvelle Peugeot 208. D’ailleurs, la face avant de la Lancia présente de fortes similitudes avec sa cousine française.

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Se différencier au sein de Stellantis

La véritable différence se voit à l’intérieur du véhicule. On y retrouve des éléments uniques, que ce soit avec des matières comme du velours ou encore une petite table à l’avant du véhicule pour poser des objets. « , explique Joël Verany. Les lignes intérieures épurées devraient marquer une réelle différence entre Lancia et les autres marques premium du groupe Stellantis, DS et Alfa Romeo.

La pression est d’autant plus forte pour la marque italienne que DS, son équivalent français, est à la peine depuis plusieurs mois. En effet, la marque premium nationale enregistre une baisse de 22,8 % de ses ventes depuis le début de l’année par rapport à 2023. Une contre-performance qui s’explique principalement par un plan produit vieillissant mais qui illustre aussi les difficultés des marques premium en ce début d’année. Alfa Romeo, de son côté, peine à dépasser les 2 000 ventes depuis janvier.

D’autant que Lancia n’est pas la seule marque à avoir flairé l’idée d’une citadine électrique premium. En face, Renault compte bien prendre sa place avec sa nouvelle Alpine A290, elle aussi commercialisée d’ici la fin de l’année. Lancia espère néanmoins récupérer la clientèle de l’Audi A1, qui verra sa production s’arrêter prochainement.

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25 points de vente d’ici fin 2025

 » Avoir de l’offre génère de l’intérêt pour ce type de véhicule, j’apprécie toujours la concurrence « , argumente Joël Verany. Les deux voitures ne s’adressent pas exactement au même public, Lancia répondant davantage à une clientèle urbaine en quête de confort intérieur tandis que l’Alpine satisfera les amateurs de sportivité.

Mais la marque italienne a un enjeu de taille en France et dans d’autres pays européens : se (re)faire connaître. Pour cela, Lancia compte sur ses 25 points de vente en France avant fin 2025. Le premier sera inauguré demain à La Défense. La marque compte également sur les autres entités premium du groupe pour se partager 80 points de service après-vente. L’objectif est aussi d’attirer les professionnels, notamment les professions libérales, qui ont besoin d’un petit véhicule avec une autonomie importante « , justifie Joël Verany.

Lancia a de nombreux arguments pour séduire les Français, notamment parce qu’elle véhicule les codes italiens de la belle vie. Il lui faudra néanmoins séduire rapidement, car Carlos Tavares, son dirigeant, a donné à chacune de ses marques 10 ans pour survivre au sein de l’écosystème.