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Stellantis : Pourquoi Stellantis inquiète la Bourse depuis plusieurs jours

(BFM Bourse) – L’action du groupe automobile affiche ce jeudi la plus forte baisse du CAC 40 après avoir déjà perdu 10% mardi. Les craintes sur les actions aux Etats-Unis et surtout en Europe pèsent sur le titre.

Stellantis a pris ces derniers mois des allures de voiture boursière. Plus forte hausse du SBF 120 l’an dernier (+59%), l’action du constructeur issu de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler a également très bien performé début 2024, avec une hausse de 24,5% au premier trimestre, le cinquième le plus grand du SBF 120.

Mais la dynamique en a pris un sacré coup au cours des deux dernières séances. L’action Stellantis a perdu 3% ce jeudi en début d’après-midi, affichant la plus forte baisse du CAC 40 après avoir déjà chuté de plus de 10% mardi (la place parisienne était fermée mercredi pour cause du 1er mai).

Une chute à deux chiffres sans précédent dans la jeune histoire boursière de la société née en janvier 2021. Comment expliquer ce retournement de marché ?

Quant à la réaction de ce jeudi, « elle s’inscrit dans la continuité de la mauvaise tendance de mardi, avec en plus des données du marché américain d’avril qui montrent une poursuite de la dérive des stocks », explique un intermédiaire financier.

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Les stocks s’améliorent aux États-Unis

Selon les données compilées par la banque Jefferies, Stellantis a vu sa part de marché baisser de 2,5 points de pourcentage en avril aux Etats-Unis et, surtout, les actions sont à un niveau « inquiétant », avance la banque. Les stocks représentaient 100 jours de ventes en avril, soit le niveau le plus élevé parmi les groupes de Détroit (c’est-à-dire Stellantis, General Motors et Ford). Les stocks ont également augmenté de 9,4% sur un mois en volume.

« Les faibles volumes de ventes d’avril exagèrent l’augmentation du nombre de jours d’un mois à l’autre, mais l’augmentation absolue des stocks est préoccupante et ne correspond pas au message de liquidation communiqué lors de la conférence téléphonique sur les revenus du premier trimestre », souligne Jefferies.

Au premier trimestre 2024, Stellantis a réduit ses stocks de 66 000 unités, selon les données publiées mardi matin par l’entreprise. Mais la directrice financière Natalie Knight a déclaré aux analystes que cette réduction provenait principalement d’Europe. La dirigeante a précisé que les actions aux Etats-Unis se situaient « dans une fourchette saine », selon elle, même si elles se situaient « sur la limite supérieure » de cette fourchette jugée raisonnable.

« Le groupe doit faire de la place à l’arrivée de nouveaux produits sur le marché américain, mais nous n’avons pas l’impression que les stocks baissent vraiment. Les investisseurs se penchent sur ce sujet depuis un moment. Mais le problème, c’est que même si ils avaient un oeil à gauche avec cette question des stocks, un autre problème se pose à droite avec l’Europe…», explique l’intermédiaire financier précédemment cité.

Un « avertissement sur les bénéfices en direct »

C’est en fait l’autre élément voire le point principal qui a déclenché la correction du titre mardi : un « live profit warn » émis par Natalie Knight, lors de sa conférence téléphonique avec les analystes, avec des commentaires peu engageants sur le marché européen.

Tout d’abord, le dirigeant a indiqué qu’en raison du faible début d’année sur les ventes, Stellantis s’attend à un taux de marge opérationnelle courante de l’ordre de 10% à 11% au premier semestre contre 14,4% sur les six premiers mois de l’année dernière, ainsi qu’un cash-flow « visiblement » inférieur à celui de la même période de 2023.

Oddo BHF évoque « un reset inattendu et une première malheureuse pour Stellantis », qui devrait pousser le consensus à un ajustement à la baisse de 10%.

Surtout, Natalie Knight a tenu des propos jugés pessimistes sur l’Europe, soulignant que ce marché était « l’un des plus difficiles », où le « pricing », c’est-à-dire l’environnement tarifaire, se trouvait « sous pression ».

« La baisse du cours de l’action est due à ces commentaires négatifs sur l’environnement de prix en Europe et aux indications sur les marges pour le premier semestre », résume Deutsche Bank.

Rendez-vous le 13 juin

L’establishment allemand note que les déclarations de Natalie Knight, indiquant que l’Europe était donc un marché difficile avec déjà des pressions sur les prix, « contrastent avec les commentaires plus positifs de Volkswagen et Renault sur l’Europe et qui notaient des « prix stables ».

Stellantis va revenir sur le marché assez rapidement puisqu’un « investor day », journée dédiée aux investisseurs, est prévu le 13 juin dans le Michigan.

« La direction devra désormais redoubler d’efforts afin de convaincre de la pérennité de sa performance opérationnelle et de sa capacité à atteindre ses objectifs 2030. Ce sera l’enjeu principal du Capital Market Day qui aura lieu le 13 juin, mais la tâche sera immense », estime Oddo BHF.

Le courtier souligne toutefois que les « fondamentaux du groupe restent solides ». « A ce stade, nous penchons encore pour la thèse de l’accident, que ce soit sur le fond ou sur la forme, et attendons un rebond des performances dès le deuxième (semestre) et en 2025 », conclut-il.

Julien Marion – ©2024 BFM Bourse

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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