Stellantis : les ventes chutent au premier trimestre
Le fond de la vague. Stellantis a publié mardi matin un chiffre d’affaires en baisse de 12% au premier trimestre, par rapport à la même période de l’an dernier, à 41,7 milliards d’euros. C’est en deçà de ce que les investisseurs attendaient. Cela s’explique « d’abord par un effet volume », précise le groupe, avec des ventes de voitures en baisse de 10% sur un an, à 1.335 unités.
La plus forte baisse des ventes est venue du principal marché de Stellantis en termes de bénéfices, l’Amérique du Nord, le groupe ayant perdu 100 000 immatriculations sur un an, avec 407 000 véhicules vendus, soit une baisse de 20 %. Les dégâts ont été plus mesurés en Europe (-6%, à 615.000 unités).
A l’inverse, Stellantis affirme bien tenir ses cours, avec un effet positif de 1,2 milliard sur le trimestre. « Le prix moyen de vente a atteint des sommets historiques en Amérique du Nord et en Amérique du Sud », approuve Thomas Besson, analyste chez Kepler Chevreux. En revanche, ils diminuent en Europe. » Ces derniers mois, Stellantis a relancé ses moyens commerciaux pour endiguer sa perte de parts de marché.
Objectifs annuels maintenus
Quant à la marque de luxe du groupe, Maserati, ses ventes sont en baisse, mais le revenu par véhicule vendu est en hausse. Le groupe a également été affecté par des effets de change défavorables. Ce début d’année « aura des conséquences sur nos marges bénéficiaires », a reconnu la directrice financière du groupe, Natalie Knight.
« Mais nous allons observer une accélération de nos performances sur l’année, à commencer par une amélioration du chiffre d’affaires dès le deuxième trimestre », a-t-elle précisé. Le groupe maintient ses objectifs d’une marge opérationnelle courante minimale à deux chiffres pour 2024 ainsi que d’un cash-flow libre industriel positif « malgré les incertitudes macroéconomiques ».
Ce n’est que temporaire et c’était attendu, a insisté Natalie Knight lors d’une conférence de presse mardi. « C’est une période de transition pour nous, alors que nous préparons activement le lancement de 25 nouveaux modèles cette année, le plus grand lot de nouveaux produits que cette entreprise ait jamais vu », a-t-elle déclaré.
Les ventes d’électricité en hausse
Après trois années d’existence, soit plus ou moins la durée nécessaire au développement d’un nouveau modèle, le groupe est prêt à déployer ses premières plateformes communes dans la plupart de ses 14 marques. Cette vague de sorties, sur des produits aussi phares que le RAM 1500 aux Etats-Unis ou le Peugeot 3008 en Europe, a entraîné un effet de déstockage sur les modèles qu’ils remplacent.
Le groupe enregistre deux notes positives sur le trimestre. Premièrement, l’augmentation des ventes de voitures électriques. Les ventes de ceux-ci ont bondi de 8 %, tandis que celles des véhicules utilitaires électriques ont augmenté de 13 % sur la période. Les ventes d’hybrides rechargeables, très populaires aux Etats-Unis, ont augmenté de 79% sur ce territoire.
Ensuite, avec l’envolée de ses immatriculations au Moyen-Orient et en Afrique, Stellantis a vendu 42 % de véhicules de plus qu’il y a un an, à 154 000 unités. Un point crucial pour Stellantis, qui doit se passer du marché chinois, dont il s’est retiré ces dernières années. En revanche, l’autre continent de son « troisième pilier » géographique, l’Amérique du Sud, est en baisse au premier trimestre (-7%, à 177 000 unités).
Volkswagen, qui a publié ses résultats mardi matin, a également fait état d’un début d’année lent. Son bénéfice d’exploitation a chuté de 20%, à 4,6 milliards d’euros.