Les résultats trimestriels de Stellantis ont été médiocres entre juin et septembre. Le groupe a surtout souffert de la situation américaine ces derniers mois, avec toutefois une nette amélioration dans les semaines qui viennent de s’écouler.
Ces dernières semaines, les concessionnaires américains pouvaient presque accrocher devant leurs showrooms une grande banderole indiquant « ne venez pas commander une nouvelle voiture ». Il s’agit en tout cas d’un résumé pictural de la situation vécue par les distributeurs américains ou canadiens confrontés à un problème de stock. Trop de voitures dans le parc et des valeurs résiduelles qui ne cessent de baisser, provoquant la colère de certains concessionnaires. De quoi permettre à Carlos Tavares de faire le déplacement aux Etats-Unis (cela semble assez rare à souligner) afin de trouver des solutions. Le PDG de Stellantis était en effet à Détroit pendant ses vacances, prolongeant son séjour pour prendre la température du sol sur un marché essentiel pour Stellantis.
Mais depuis l’apparition de la crise américaine, Stellantis se remet enfin progressivement sur les rails, malgré des résultats en berne au troisième trimestre.. Ce qui n’est d’ailleurs pas surprenant compte tenu du climat économique tendu : le groupe Volkswagen n’a pas fait mieux sur la même période, s’effondrant et voyant ses bénéfices fondre.
Stellantis toujours dans le dur
Si les relations avec le puissant syndicat américain UAW ne seront jamais bonnes avec Carlos Tavares (le président avait qualifié le PDG de « pathétique »), le climat pourrait s’apaiser un peu avec la réduction des stocks. Ils restent particulièrement conséquents à 1,33 million d’unités (960 000 chez les revendeurs indépendants, 370 000 chez les distributeurs Stellantis) mais Stellantis se veut rassurant. : « Les niveaux de stocks des concessionnaires américains, une priorité majeure, ont été réduits de plus de 80 000 unités au 30 octobre 2024 par rapport au 30 juin 2024, et sont en bonne voie pour atteindre notre objectif de réduction de 100 000 unités précédemment communiqué à partir du 30 novembre 2024. ».
Tout n’est pas mauvais
Reste que les résultats du troisième trimestre ont été médiocres avec un chiffre d’affaires en baisse de 27% par rapport à 2023, à 33 milliards d’euros. Mauvais par rapport à 2023, mais quand même très acceptable puisque l’année dernière a été assez exceptionnelle pour Stellantis. Il faut donc relativiser pour le groupe qui conserve aujourd’hui une marge confortable comprise entre 7 et 8 %. C’est deux fois plus qu’un groupe Volkswagen à la fois.
Pour Stellantis, il reste encore deux points noirs : la Chine et Maserati. L’Empire du Milieu ne représente que 7 milliards des 85 milliards d’euros de chiffre d’affaires générés au premier semestre dans le monde. La part de la Chine continue de baisser dans les résultats de Stellantis.
Et puis, plus comiquement, on retrouve une nouvelle ligne dans le tableau des marges par région : Europe (6,9%), Amérique du Nord (11,4%), Amérique du Sud (15,6%) et… Maserati ! Que fait une marque dans les résultats financiers classés par région du monde ? Comme si Stellantis cherchait à pointer du doigt le mauvais élève avant de le virer. Il faut dire que le résultat opérationnel de Maserati au premier semestre a été négatif, à -13%.
Journaliste automobile (et un peu journaliste vélo aussi). Aussi passionné par les nouveautés que l’industrie ou l’environnement, mais aussi par tout ce qui fera progresser la mobilité.
Notez cet article
3.5/5 ( 1 voter)
Publié le 31/10/2024 à 12h00