Starship : quelles surprises nous réserve le vol imminent du lanceur super lourd de SpaceX ?
L’espace est redevenu passionnant, presque autant qu’à l’âge d’or des premières missions russes et américaines. Le Starship est bien sûr la mégastar actuelle des fusées grâce à sa démesure et ses grandes premières. Ce fut le cas le 13 octobre avec la tour Mechazilla qui rattrapa un (immense) étage de fusée pour la toute première fois de l’histoire.
Un mois plus tard, un nouveau test est annoncé à 23 heures (heure de Paris), lundi 18 novembre, ou à 16 heures à Boca Chica (Texas) où se trouve la Starbase. Elon Musk y célébrera-t-il la victoire de son poulain Donald Trump à l’élection présidentielle à l’occasion de ce sixième test Starship ? Personne ne serait surpris si le « président élu » faisait une apparition, d’autant que le risque d’échec est assez limité, nous verrons pourquoi.
SpaceX prévoit bientôt un lancement de Starship tous les 15 jours !
Ce rythme de lancements peut paraître assez fou, moins de cinq semaines après l’exploit légendaire de SpaceX. Ce rythme est néanmoins nécessaire pour respecter les délais imposés par le contrat signé avec la NASA, qui prévoit lors de la mission Artemis 3 de poser deux astronautes sur la Lune en 2026 en utilisant l’étage supérieur du Starship. Pour y parvenir, Elon Musk et SpaceX ont déjà dévoilé leur objectif d’un vol tous les 15 jours dans un délai assez court. Ce rythme extrême nécessite donc des performances régulières, sans encombre, et on sait désormais que la prise du Super Heavy en octobre est survenue à seulement une seconde de son autodestruction !
Voici le plan de vol ITF-6 du 18 novembre (cliquez sur l’image) :
Vous vous direz qu’il ressemble beaucoup à l’ITF-5, et c’est vrai et logique pour plusieurs raisons. Premièrement, la FAA, qui gère les autorisations de vol, avait délivré en même temps les accords pour les ITF-5 et 6, ayant des plans de vol similaires. En effet, s’il y a une modification significative, une nouvelle demande doit être déposée selon les règles de l’autorité fédérale américaine. Par ailleurs, si le vol avec récupération du 13 octobre a fonctionné, c’était un peu un miracle et il faudra faire beaucoup mieux cette fois, notamment sur les protections thermiques qui ont tendance à trop chauffer, voire à brûler. Cela tombe bien, de nouveaux matériaux seront mis à l’épreuve lors du prochain lancement.
Nouveauté capitale : le rallumage du moteur Raptor du Starship pour enfin viser un véritable vol orbital !
Jusqu’à présent, les tests du Starship restaient juste en dessous de l’orbite (minimum 160 km d’altitude), suivant une trajectoire balistique pour éviter que le vaisseau ne devienne des débris en cas de vol non contrôlé. C’est donc un enjeu majeur, une obligation pour SpaceX de parvenir rapidement au rallumage des moteurs en quasi-orbite. Ce rallumage est aussi une condition pour parvenir à un ravitaillement en vol en 2025, absolument nécessaire pour les missions lunaires Artemis et les futures missions martiennes, toutes deux très gourmandes en carburant.
Il est également probable que ce modèle de Starship soit le dernier de sa génération, la société spatiale d’Elon Musk ayant annoncé que l’ITF-7 pilotera un Starship V2 doté de développements logiciels, de réservoirs et de volets (ailerons) plus grands. en français) des mobiles repensés. Ces derniers posent en effet problème depuis longtemps : ils s’échauffent trop lors de la rentrée atmosphérique, comme nous l’avons encore vu lors du dernier vol.
Attention, la fenêtre de tir pour ce vol imminent n’est que de 30 minutes, entre 23h et 23h30 heure locale.
L’annonce de la date du 18 novembre est intervenue en même temps que la vidéo officielle du test d’octobre dernier par SpaceX. Non, on ne s’en lasse pas !