Starship, la plus grande fusée du monde, atterrit avec succès sur terre pour la première fois
La fusée la plus grande et la plus puissante du monde a décollé jeudi du Texas, avec pour objectif de retourner dans l’atmosphère terrestre avec plus de succès que lors des précédents essais, qui se sont soldés par des explosions.
La fusée géante Starship de SpaceX a effectué jeudi sa rentrée dans l’atmosphère terrestre, puis s’est posée comme prévu dans l’océan Indien lors de sa quatrième mission d’essai. La fusée la plus grosse et la plus puissante du monde a décollé jeudi du Texas pour un quatrième vol d’essai dans le but d’effectuer, après environ une heure de vol, un retour mieux contrôlé dans l’atmosphère terrestre. que lors des tests précédents, qui se sont soldés par des explosions. Le décollage a eu lieu à 7h50 depuis la base stellaire de SpaceX, à Boca Chica, à l’extrême sud du Texas (12h50 GMT).
Le développement de Starship est mené avec vigueur par la société du milliardaire Elon Musk en lançant rapidement des prototypes sans cargo, afin de corriger au plus vite les problèmes rencontrés en vol. Le vaisseau spatial Starship doit à terme servir à transporter les astronautes de la NASA sur la Lune, pour la première fois depuis 1972. L’agence spatiale américaine suit donc de près son développement.
La fusée est composée de deux étages : l’étage de propulsion Super Heavy et, au-dessus, le Starship, qui par extension donne son nom à l’ensemble de la fusée. Il mesure au total 120 mètres de haut. Quelques minutes après le décollage, Super Heavy s’est détaché du vaisseau et a entamé son retour sur Terre. Pour la première fois, il a ensuite atterri avec succès dans le golfe du Mexique, a annoncé SpaceX. Le navire a continué sa route.
Améliorations ajoutées
Lors de son dernier vol il y a moins de trois mois, le vaisseau spatial avait largement dépassé les limites de l’espace, mais son signal a été perdu 49 minutes après le décollage, alors qu’il revenait sur Terre. La cause a été identifiée comme la perte de contrôle de son orientation en vol due à des valves bouchées, a expliqué SpaceX, tout en se félicitant de toutes les données récupérées lors de ce vol. Plusieurs « améliorations » du véhicule ont depuis été ajoutés. Le premier vol d’essai a été réalisé en avril 2023.
Développer cette fonction est essentiel car pour atteindre la Lune, Starship devra se ravitailler une fois dans l’espace, en se collant à un autre vaisseau préalablement rempli et servant de station-service spatiale. La NASA compte notamment sur Starship pour sa mission Artemis 3, prévue pour 2026 : une version modifiée du véhicule doit alors servir d’atterrisseur lunaire à ses astronautes.
Affectation « Chère Lune » annulé
Outre sa taille démesurée, la grande innovation de cette fusée est qu’elle doit à terme être entièrement réutilisable. Elon Musk souhaite en faire l’instrument principal pour atteindre son objectif ultime : l’établissement d’une colonie autonome sur Mars, afin de faire de l’humanité une espèce multiplanétaire.
Pendant ce temps, le milliardaire japonais Yusaku Maezawa devait embarquer cette année pour un voyage autour de la Lune (sans alunissage). Mais la mission, annoncée en grande pompe en 2018 et nommée « Chère Lune », a finalement été reportée à une date ultérieure. Et la semaine dernière, Yusaku Maezawa a déclaré que ce projet était annulé : « Il n’y a pas de prévision claire quant au moment où nous pourrons décoller », il a écrit. SpaceX domine le marché des lancements spatiaux, avec par exemple pas moins de 14 décollages de ses fusées Falcon 9 rien qu’en mai.