Le sort de l’Ukraine face à la Russie se joue sur le terrain, mais aussi très haut dans l’atmosphère. Les forces armées de Kiev profitent depuis le début du conflit d’un accès à Starlink, le service d’Internet par satellite de l’entreprise SpaceX. Seul problème : son patron, Elon Musk, soutient beaucoup moins l’Ukraine qu’il y a trois ans. « Mon système Starlink est la colonne vertébrale de l’armée ukrainienne. Toute leur ligne de front s’effondrerait si je l’éteignais », a-t-il affirmé dimanche dans un message sur le réseau social X.
Ce système de communication est effectivement capital pour l’Ukraine, surtout dans ce contexte « où il y a énormément de guerre électronique », rappelle Stéphane Audrand, consultant en risques internationaux. « Les deux armées en présence ont un héritage technologique commun, donc la Russie a des facilités à brouiller les communications. Sans parler des cyberattaques », poursuit-il. Pour répondre à ces problématiques, Starlink avait été déployé dès le début du conflit, en 2022, et reste encore aujourd’hui utilisé pour les communications tactiques. « Il représente un bon rapport fiabilité-prix-portabilité », résume Stéphane Audrand.
Fiabilité, sauf si les Etats-Unis décident de retourner leur veste du jour au lendemain. Certains médias américains, comme l’agence de presse Reuters, évoquaient en février la possibilité que l’accès de l’Ukraine aux satellites Starlink soit coupé. « Il est possible que la livraison des terminaux s’arrête, que les Etats-Unis révoquent leur contrat global avec le gouvernement ukrainien, mais il y a aussi énormément de contrats individuels, avec des organisations humanitaires par exemple, qui relèvent du droit privé », imagine Stéphane Audrand. En septembre 2023, Elon Musk s’était déjà opposé à ce que l’armée ukrainienne utilise Starlink pour prévoir une contre-attaque sur la Crimée.
Mais c’est peut-être cette logique contractuelle qui peut rassurer ceux qui redoutent une coupure de Starlink. Selon les estimations de la newsletter Payload, le service représente environ 60 % des revenus de SpaceX en 2024, soit 8,2 milliards de dollars (7,5 milliards d’euros). Elon Musk pourrait avoir des scrupules à donner une image peu fiable à son entreprise. C’est peut-être pour cela que, après son premier tweet et une réponse de ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski qui a sous-entendu que le pays pourrait très bien aller voir ailleurs, il a clarifié que Starlink serait maintenu en Ukraine. « Ce serait risqué pour Elon Musk, mais nous sommes face à un acteur dont la rationalité n’est pas toujours économique », nuance Stéphane Audrand.
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Dans le pire des cas, l’Europe peut remplacer Starlink. Eutelsat, une société franco-britannique de satellites, serait capable de prendre le relais, et certains terminaux sont déjà utilisés en Ukraine [à vérifier]. « L’Europe a la capacité de produire, en un ou deux mois, quelques centaines de terminaux pour remplacer les infrastructures les plus critiques, avec des performances équivalentes », estime l’expert en risques internationaux. Interrogée sur BFM Business, Eva Berneke, directrice générale d’Eutelsat, affirmait que l’entreprise avait déjà fourni quelques milliers de terminaux en Ukraine, mais moins que les 40.000 estimés pour Starlink.
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