Stade Rennais – Le Havre : Une question de confiance plus que de système ?
Dans un 4ème plan tactique en 9 journées, le Stade rennais n’a pas convaincu face au Havre, mais le système ne fait peut-être pas tout pour des Rennais qui manquent beaucoup de confiance.
Julien Stéphan l’avait laissé entendre en conférence de presse, et le match contre Brest avait déjà confirmé que le 3-4-3 avait vécu. Contre Le Havre (1-0), dans une très mauvaise dynamique, Rennes entendait dominer les débats et revenir à un système à quatre défenseurs. Mais malgré tous les indices donnés, le sélectionneur a quand même réussi à surprendre avant la rencontre.
Dans un 4-3-3 à 5 éléments offensifs, Stéphan avait choisi la solution offensive, avec « 2 numéros 10, 3 attaquants ». Le technicien a confié mercredi avoir fait son choix dès le coup de sifflet final à Brest. « On avait cette idée depuis plusieurs semaines mais sans avoir les joueurs disponibles » a-t-il poursuivi après la victoire contre Le Havre. « Dès qu’ils étaient prêts, nous pouvions le mettre en place. Je pense qu’il y a encore des connexions à améliorer, notamment les mouvements à trois entre le latéral, l’attaquant et le numéro 8. Mais je ne sais pas si c’est le système ou la dynamique du match qui nous a amené à être très présent dans les 35 derniers mètres adverses. Nous avons vu certaines choses. »
Il a cependant fallu attendre un peu pour voir le jeu offensif faire effet du côté rennais, et les choses vues ensuite n’ont pas été flatteuses pour le Stade rennais. Durant 90 minutes, le club breton multiplie (comme Le Havre, heureusement pour lui) les erreurs techniques, les hésitations, les mauvais choix, et tout ce qui peut traduire un manque de maîtrise à l’approche du but adverse. Les joueurs aiment souligner que lorsqu’ils parlent le même football, la barrière de la langue n’est pas un obstacle, hier presque tous les onze avaient perdu leur traducteur.
Toujours pas de système défini
Mais si l’équilibre de ce onze peut poser question, notamment au milieu de terrain où Blas et Gronbaek jouaient trop loin de Kamara, la faiblesse de l’adversaire n’a pas permis de débattre sur le système à proprement parler. Pendant une bonne heure, Rennes a tourné autour d’un bloc très bas, avant de laisser le ballon au Havre lors du premier et unique but inscrit.
C’est un moment qui illustre à merveille le manque de confiance flagrant d’un groupe qui s’est libéré très peu de temps après le but, avant de reculer. « J’espère que cette victoire les amènera à un plus haut niveau de confiance. Mais oui, il a fallu les pousser à lâcher prise, à se libérer davantage »a concédé Julien Stéphan.
Car c’est bien ce qui frappe le plus dans la rencontre d’hier et au fil des matchs depuis le début de la saison : cette équipe ne semble jamais prendre confiance, peu importe sa manière de jouer. Les aberrants gâchis techniques d’hier en témoignent. Comment expliquer un tel déficit ? L’entraîneur transmet-il ce qui est nécessaire pour donner confiance aux joueurs ? Est-ce qu’ils sont à la hauteur des attentes ? Le système explique-t-il tout ? Après le 4-4-2 losange, le 4-4-2 plat et le 3-4-3, le 4-3-3 d’hier a prouvé qu’il n’en était rien.
Et nul ne sait avant le déplacement à Auxerre comment Rennes va évoluer pour tenter de capitaliser sur ces trois points pris, seule satisfaction de la soirée. « Tout dépend de l’attitude collective que nous avons, que nous ayons le ballon ou pas, qu’il faut défendre davantage. Cela va dépendre de beaucoup de paramètres, de l’état de forme des gars, des caractéristiques de l’adversaire », répond Stéphan.