Excédé par des squatteurs, ce propriétaire a opté pour une méthode radicale afin de tenter de récupérer son bien.
Face à des loyers impayés qui s »accumulent, Oniel Joseph, propriétaire d’un logement à Cayenne, en Guyane, a choisi de bousculer les règles du jeu. Exaspéré par la situation, il a décidé de s’introduire dans sa propre maison pour y rester, au sens le plus littéral du terme. Installé à l’intérieur, il s’est enchaîné à la rampe d’escalier, bien déterminé à obtenir des comptes de la part des squatteurs, qui refusent depuis des mois de payer ce qu’ils doivent.
Ce propriétaire s’enchaîne devant ses squatteurs pour réclamer ses loyers
Ce coup de théâtre, aussi spectaculaire qu’inattendu, vise à inverser le rapport de force. Plutôt que de lancer une longue procédure judiciaire, Oniel Joseph a préféré frapper fort et marquer les esprits. « J’ai choisi de squatter chez mon squatteur », confie-t-il à Guyane la 1ère, dans un face-à-face tendu où le propriétaire entend forcer le dialogue… ou le départ.
Ce geste, qui n’a rien d’anodin, souligne l’impuissance ressentie par certains bailleurs confrontés à des locataires indélicats. En s’enchaînant chez lui, Oniel Joseph ne cherche pas seulement à récupérer son dû : il entend aussi dénoncer une situation qu’il juge ubuesque, dans laquelle le droit de propriété se heurte à une réalité bien plus complexe sur le terrain.
Sept mois de loyers impayés et une tension qui s’envenime face aux squatteurs
Pendant trois ans, Oniel Joseph et sa compagne Maria Daniel ont loué leur maison à une famille venue de Vendée. Tout s’est d’abord déroulé sans accroc, jusqu’à ce que, il y a sept mois, les paiements cessent brutalement. Depuis, le dialogue est rompu. « J’ai tenté de résoudre cette affaire à l’amiable, explique le propriétaire. […] Mais depuis deux mois, le locataire est devenu agressif. En fait, il n’a aucune intention de quitter le logement ». Les discussions se sont enlisées, les tentatives de conciliation sont restées vaines et la situation a fini par s’envenimer.
Début 2025, Oniel Joseph envoie un courrier de mise en demeure pour rappeler ses droits et espérer un sursaut de son locataire. Mais là encore, silence total. L’homme en face semble bien décidé à rester. Alors, face à ce mur, le propriétaire choisit une autre voie, bien plus directe : celle de l’occupation. Puisqu’on l’empêche de récupérer son bien, il s’y installe lui-même, enchaîné à la rampe d’escalier, comme un dernier recours.

Un face-à-face tendu avec les squatteurs sous les yeux du voisinage et de la police
En janvier dernier, Oniel Joseph a ainsi franchi un nouveau cap dans son bras de fer avec ses locataires. Enchaîné à la rampe d’escalier pendant près de huit heures, il est resté sur place, déterminé à ne plus laisser la situation s’éterniser. « Je n’ai pas forcé la porte, j’ai été invité à rentrer », précise-t-il, comme pour rappeler qu’il n’avait fait qu’entrer chez lui. L’intervention des forces de l’ordre, sollicitées deux fois par le locataire, n’a pas suffi à inverser le rapport de force. Autour de la scène, les voisins ont pris position, lassés eux aussi par les dégradations que subit le logement depuis des mois.
Sous les yeux d’un policier, témoin involontaire de cette confrontation tendue, les squatteurs ont fini par céder. Une promesse écrite a été signée, engageant la famille à quitter les lieux. Un compromis arraché au bout de l’usure, dans un climat électrique. Oniel Joseph a finalement quitté les lieux, escorté par les insultes de son locataire, mais avec en poche un engagement noir sur blanc. Reste maintenant à voir s’il sera tenu.