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Sport et politique : l’inévitable mariage forcé

Sport et politique : l’inévitable mariage forcé


Et bien, nous y voilà et seuls les naïfs seront surpris.

« Les athlètes israéliens ne sont pas les bienvenus. Ils n’ont pas leur place ici aux Jeux olympiques. »

C’est le message de bienvenue adressé par Thomas Portes, député d’extrême gauche élu sous la bannière LFI.

Il n’a pas laissé tomber un tweet irréfléchi. Il l’a dit devant une foule lors d’une manifestation.

Les ministres du gouvernement l’ont remis à sa place.

Pas nouveau

Les athlètes israéliens arriveront accompagnés de leur propre service de sécurité.

Les plus âgés se souviennent sans doute du massacre qui a eu lieu au village olympique lors des Jeux de Munich en 1972, et dont Steven Spielberg a tiré l’un de ses chefs-d’œuvre méconnus.

Onze membres de la délégation israélienne ont été tués par l’organisation terroriste Septembre Noir.

Dans les Jeux grecs antiques, les compétitions étaient considérées comme une trêve dans les affrontements politiques et militaires.

Mais même à ce moment-là, tout le monde faisait un peu semblant.

Aujourd’hui encore, les gens se tirent dessus partout dans le monde et la politique est omniprésente dans les Jeux.

Les observateurs, souvent des journalistes, s’en inquiètent, regardent ailleurs, prétendent que tout n’est que performances, spectacle et médailles.

Je n’ai jamais compris la raison de cette cécité volontaire.

Partout où il y a du pouvoir, il y a de la politique. On en trouve dans le sport, dans les arts, dans les affaires, etc.

La politique ne se résume pas seulement aux élections et au parlement.

La politique, comme l’a si bien défini Harold Lasswell, consiste à savoir qui obtient quoi, quand et comment.

Les Jeux ont toujours été politiques, même dans la Grèce antique.

Pensez-vous vraiment qu’un athlète chinois soupçonné de dopage ou contrôlé positif sera traité de la même manière que l’athlète sénégalais ?

Évidemment, la manipulation politique est parfois grossière, comme lors des Jeux de Berlin de 1936, orchestrés pour la glorification du régime nazi.

Il en a été de même pour les Jeux de Pékin en 2008 et 2022, ou ceux de Sotchi en 2014.

Celles de 1976, 1980 et 1984 ont fait l’objet de boycotts partiels.

Mais cette politisation est toujours là.

Réfugiés

Notez que cela n’est pas toujours exclusivement négatif.

Six athlètes palestiniens seront présents, même si la Palestine n’est pas un pays.

Si nous considérons cependant qu’ils ont droit à leur pays et que, idéalement, il devrait y avoir une cohabitation pacifique, aussi improbable soit-elle, je ne vois pas comment quelqu’un pourrait s’y opposer.

A Paris, vous avez une délégation appelée « AIN » pour « athlètes indépendants neutres » qui regroupe des athlètes russes et biélorusses admis parce qu’ils n’étaient pas concernés par les sanctions qui ont conduit à l’exclusion complète des délégations officielles de ces deux pays.

Le plus connu ? Évidemment, le joueur de tennis Daniil Medvedev, cinquième joueur mondial.

Vous en avez une autre qui s’appelle « EOR » pour « Refugee Olympic Team » : 37 athlètes de 15 pays.

En bref, du bon et du mauvais.

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