Santé

Spasfon, Ozempic, Zyban… Ces médicaments qu’il vaut mieux éviter, selon le magazine « Prescrire »

Comme chaque année, la revue spécialisée Prescrire dresse sa liste actualisée des « médicaments à éviter pour mieux se soigner ». D’où il ressort que 106 médicaments autorisés en France ou dans l’Union européenne s’avèrent plus nocifs qu’utiles.

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SUR 106 MÉDICAMENTS À ÉVITER SELON

« Fin 2024, il n’y a aucune raison valable pour que ces médicaments, plus dangereux qu’utiles, restent autorisés. » C’est le plaidoyer de Prescrire» appose en bas de sa dernière étude sur le rapport bénéfice-risque des principaux médicaments vendus en France et dans l’Union européenne.

Ce document, rédigé par la rédaction du magazine qui affirme « une analyse indépendante sans conflit d’intérêt sur les médicaments et les stratégies de soins » au service des patients et des professionnels de santé, dresse la liste exhaustive des substances et médicaments à «jeter pour un meilleur traitement. Soit parce qu’ils s’avèrent inefficaces, soit parce que le prix à payer est trop élevé par rapport au bénéfice à en attendre, soit encore parce qu’ils peuvent être dangereux.

Il n’y a cependant pas lieu de paniquer : les substances effectivement qualifiées de dangereuses sont rares. Le plus souvent, lorsque les médicaments sont utilisés dans le cadre prévu lors de leur AMM – l’AMM décrit pourquoi, quand et comment le médicament peut être administré – les effets indésirables sont connus et mentionnés dans la notice.

C’est principalement pour ces usages « prévus » que Prescrire est intéressé. Avec une méthodologie éprouvée depuis 2010, qui permet d’exclure un médicament sur la base d’au moins quatre raisons.

Premièrement, certains médicaments sont efficaces mais présentent des risques disproportionnés par rapport aux avantages. C’est le cas d’Ozempic, dont les ventes ont pourtant augmenté de 34% cette année en France. Prescrire déplore une efficacité modeste et temporaire pour perdre du poids, sans preuve d’efficacité à long terme. De plus, il est associé à des troubles digestifs fréquents et à d’autres effets secondaires potentiellement graves.

Beaucoup moins populaire mais bien plus inquiétant, le Zyban, et son principe actif bupropione, n’est pas plus efficace que la nicotine pour arrêter de fumer mais il expose notamment à « troubles neuropsychiques (y compris agressivité, dépression, idées suicidaires) ».

D’autres substances peuvent être remplacées par des alternatives plus récentes, plus sûres ou moins chères. C’est tout l’intérêt d’une étude récurrente sur le même panier de médicaments. La qualité des différents produits peut ainsi être évaluée chaque année en prenant en compte, par exemple, des effets indésirables qui n’auraient pas été observés dans le passé et de nouvelles alternatives thérapeutiques.

Eliquis, par exemple, utilisé pour prévenir l’angine de poitrine, fait partie des médicaments les plus prescrits de sa catégorie. Cependant, cet antithrombotique dispose désormais de génériques, potentiellement moins chers et tout aussi efficaces.

Mais la nouveauté n’est pas une garantie d’amélioration. Une autre raison d’exclure un médicament, par exemple Prescrire : dans certains nouveaux traitements, la balance bénéfice-risque est moins favorable que celle des médicaments plus anciens.

Enfin, le magazine pointe du doigt des produits ou molécules dont l’efficacité n’est pas prouvée et qui exposent à des effets indésirables plus ou moins graves. Le phloroglucinol par exemple. « Son efficacité symptomatique sur les troubles intestinaux bénins récurrents est incertaine, dit Prescrire. Dans d’autres situations cliniques, il n’y a rien à attendre au-delà de l’efficacité d’un placebo. » Dans le traitement des douleurs gynécologiques ou liées aux règles, notamment, là où elles n’ont jamais été évaluées. En résumé, cette molécule très populaire, commercialisée sous la marque Spasfon, ne tient pas ses promesses. Cela peut même être dangereux pour les femmes enceintes.

Au final, sur 106 médicaments pointés du doigt, tous types de pathologies confondus, 88 sont commercialisés en France. Et c’est trop pour Prescrirece qui met en évidence la responsabilité des soignants d’éviter activement ces traitements. « Du point de vue des patients, comment justifier de les exposer à un médicament qui provoque plus d’effets secondaires que d’autres du même groupe pharmacologique, ou avec une efficacité similaire ? Comment justifier d’exposer les patients à des effets secondaires graves ?, alors que le l’efficacité du médicament n’est même pas démontrée ?

Le magazine appelle également les autorités sanitaires à prendre des mesures concrètes pour garantir la sécurité et le bien-être des patients.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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