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SpaceX va construire une fusée personnalisée pour un « moment historique »

SpaceX va construire une fusée personnalisée pour un « moment historique »

SpaceX a été sélectionné par la NASA pour désorbiter l’ISSLa Station spatiale internationale tourne autour de notre planète depuis 23 ans, mais elle va bientôt changer de cap. Elle est trop vieille pour continuer à être utilisée.

Ce contrat colossal, d’une valeur de 843 millions de dollars, constitue un véritable défi technique pour SpaceX. Lors d’une conférence de presse ce mercredi, l’entreprise, accompagnée de la NASA, a dévoilé des détails supplémentaires sur cette mission hors du commun.

SpaceX prévoit de construire une version « extra-large » de sa capsule cargo Dragon, baptisée USDV (United States Deorbit Vehicle). Elle devra être suffisamment puissante pour propulser l’ISS sur une orbite de « descente ». La mission devrait avoir lieu en 2031. Le dernier équipage devrait quitter la station six mois avant de revenir sur Terre.

Les capsules Dragon de SpaceX sont désormais utilisées par la NASA pour envoyer des astronautes vers l’ISS ou effectuer des missions de ravitaillement sans équipage. Lors de son deuxième voyage vers la Station spatiale internationale, le Français Thomas Pesquet a atteint l’ISS avec une capsule Crew Dragon fabriquée et lancée par SpaceX.

Une capsule super puissante

Pour réussir à modifier la trajectoire de l’ISS, SpaceX utilisera donc une version modifiée de cette capsule. Le défi est immense pour l’entreprise d’Elon Musk, qui devra déplaçant une masse de 400 tonnes, tournant à 27 000 km/h autour de la Terre.

Pour modifier suffisamment la trajectoire de l’ISS, SpaceX prévoit d’ajouter 30 moteurs Draco supplémentaires à sa capsule, portant leur total à 46. Selon les informations fournies par SpaceX, le véhicule chargé de désorbiter l’ISS sera deux fois plus gros qu’une capsule Crew Dragon classique. Il devrait être capable de fournir quatre fois plus de puissance.

Un défi technique jusqu’aux dernières secondes

Lors de la présentation à la presse de la mission, Sarah Walker, directrice de la mission Dragon de SpaceX, a expliqué que la partie la plus délicate de ce vol serait sans doute les derniers instants. La capsule devra être capable fournir une poussée suffisante pour changer la trajectoire de l’ISStout en « résister aux forces causées par l’augmentation de la traînée atmosphérique sur la station spatiale. »

Si cette poussée finale ne se déroule pas exactement comme prévu, l’ISS aura une trajectoire différente de celle prévue et pourrait s’écraser sur Terre, voire atteindre des zones habitées. Pour l’heure, les équipes de SpaceX visent le Point Nemo, une zone de l’océan Pacifique éloignée de toute civilisation. Lors de son discours mercredi, Sarah Walker a souligné l’importance de cette mission, assurant que SpaceX était honoré d’en faire partie. C’est « un moment d’histoire », a-t-elle assuré à la presse.

L’ISS : une fin programmée

Symbole de la fin de la guerre froide, l’ISS fut la première station spatiale utilisée à la fois par les astronautes russes et américains. Si ces deux superpuissances se livrent depuis longtemps à une « course à l’espace », l’ISS les aura rapprochées comme jamais auparavant.

Mais avec les coûts d’exploitation de plus en plus élevés de la station, en raison de son âge et de la situation géopolitique à nouveau tendue entre Washington et Moscou, l’ISS est désormais condamnée. La NASA et son homologue russe Roscosmos ont signé un accord pour financer l’ISS jusqu’en 2030, après quoi la station sera abandonnée et quittera son orbite pour rejoindre le fond de l’océan Pacifique pour l’éternité.

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