Salbris (Loir-et-Cher), envoyé spécial.
C’est sans aucun doute l’un des visages du moment. Un visage câlin sur les plateaux de CNews ou les antennes d’Europe 1 et Radio Courtoisie. Alexandre Avril a, ces derniers jours, eu son rond de serviette. C’est un bon client pour Bolloré : étudiant normal et auteur d’une thèse sur Nietzsche, le maire de Salbris (Loir-et-Cher) est capable impressionner Cyril Hanouna en appelant « picrocholines » affaires au sein des « Républicains », le parti dont il dirige la fédération du Loir-et-Cher et qu’il entraîne, sur les traces d’Eric Ciotti, dans une alliance avec les lépénistes.
Mais surtout de consolider, avec un cynisme consommé, l’imaginaire de cette extrême droite qui, en colportant ses représentations d’un pays à feu et à sang, se voit plus que jamais aux portes du pouvoir.
« La majorité des informations sont complètement cachées, notamment parce qu’elles se déroulent en province, dans des petites villes, et que la presse locale a beaucoup de mal à en rendre compte pour des raisons idéologiques. Je l’ai tous les jours, en tant que maire, et pourtant, dans le journal local, cela n’apparaît jamais « , se déroule sur CNews, sous les applaudissements de Pascal Praud, le trentenaire qui se présente comme « porte-parole du rassemblement des droits ».
Humanité a donc arpenté pendant quelques jours cette zone qualifiée de coupe-gorge par Alexandre Avril. Des faits divers sordides et glaçants au quotidien dans cette commune de Sologne d’un peu plus de 5 000 habitants ? Euh, non : rien. Ben oui, mais alors, pas celles faites par les propagandistes d’extrême droite…