Sous-marins. Naval Group va enfin installer son site de Cherbourg pour les contrats export !
Par
Chrismaël Marchand
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« Dans ce projet, il faudra que les Barracuda et les premiers SNLE cohabitent, et peut-être des sous-marins pour l’exportation. Nous avons également entrepris des études pour dimensionner les nefs du site, en cas de contrat d’exportation rapide. Cela signifie des nefs supplémentaires, à terre actuel. »
Cette sentence date d’avril 2023. A l’époque, c’est ce qu’a prononcé Jean-Luc Francele directeur du site Naval Group de Cherbourg (Manche), prédécesseur de Muriel Lenglin. Cela n’a jamais été aussi pertinent.
1. Un contrat
En remportant le contrat avec les Pays-Bas, officialisé le 30 septembre 2024, l’industriel français savait qu’il lui faudrait adapter ses moyens de production.
Les quatre Barracuda promis aux Néerlandais, dont deux d’ici 2034, seront en effet intégré et assemblé à la pointe du Cotentin.
Si ce nouveau marché est une aubaine pour Naval Group qui vient de commercialiser pour la première fois ce modèle, c’est aussi un joli puzzle.
Le site de Cherbourg connaît en effet un sacré embouteillage aavec la fin du programme Barracuda et le début de la construction des quatre SNLE (sous-marins nucléaires lance-missiles de troisième génération), les plus grands navires jamais construits en France avec leurs 150 mètres de long et qui doivent remplacer, à partir de 2035, les quatre unités de la classe Triomphant, longues de 136 mètres.
Pour pouvoir mener à bien tous ces projets, nous avons dû nous mettre en état de marche et trouver les solutions adaptées. Nouveau projet, externalisation ? Différents scénarios étaient en jeu. Il semble désormais que le choix soit fait.
2. Un chantier
Chez le géant des armes, la première intention était de se faufiler dans les 50 hectares dont elle disposait dans l’empreinte de la base navale. Bref, imaginez la construction d’un site dédié à l’export et, dans un premier temps, aux quatre Barracuda commandés par les Pays-Bas.
Cependant, cette possibilité a perdu de sa force au fil des mois. En mars 2024, Naval Group expliquait qu’une autre solution était privilégiée, celui du travail multi-site afin de libérer le site du Cotentinimpliquant la délocalisation de nombreuses tâches à Brest, Toulon, Lorient ou Angoulême-Ruelle. La logique d’intégration sur un même site a donc été détournée, afin de bénéficier de plus de flexibilité en termes de plan de charge.
Finalement, retour sur ces derniers jours. L’option « nouveau site » semble avoir été réactivée avec la création d’un navire d’assemblage, non loin de la zone dédiée au démantèlement et à la déconstruction des sous-marins ainsi que de la mer en l’absence d’un autre DME (dispositif de lancement).
Relancé, le projet ne devrait pas voir le jour avant trois ou quatre ans. En attendant, le programme néerlandais se poursuivra dans les bureaux d’études puis, par la suite, dans les ateliers Legris pour les coques.
3. Un élargissement
C’est l’autre développement sur lequel travaille Naval Group. L’imposant bâtiment Legris devrait, en effet, subir des modifications.
Dans le cadre du programme SNLE 3G qui monopolisera le site de Cherbourg au moins jusqu’en 2050 et d’un plan de modernisation des moyens industriels estimé à 100 millions d’euros, il a déjà été agrandi de 2 800 m2 pour l’installation de « nouvelles machines et la mise en œuvre de nouveaux procédés ».
Une possibilité d’expansion supplémentaire serait désormais à l’ordre du jour pour une infrastructure qui devra « digérer » les quatre futurs SNLE 3G, les quatre Barracudas « hollandais » et les enceintes de confinement des deux chaufferies nucléaires du PANG (porte-avions nouvelle génération).
Sans parler de quelques contrats d’exportation qui pourraient se glisser entre les deux.
Cette quatrième nef en projet Il convient donc d’offrir quelques bouffées d’oxygène à un planning serré. Et permettre au site cherbourgeois de négocier au mieux cette mutation industrielle si importante.
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