Sous-marins au Canada, frégates pour la Norvège : Naval Group va-t-il se positionner ?
Comment vous adaptez-vous à l’évolution des menaces ?
Il s’agit d’un contexte sans précédent, notamment ce qui se passe en mer Rouge. Les marines, notamment la marine nationale, ont été appelées à intervenir pour défendre les navires commerciaux contre les missiles balistiques, contre les drones aériens, contre les drones navals. C’est nouveau. Les bateaux que nous avons livrés ont fait le travail avec des équipages absolument incroyables. Les frégates FREMM (multi-missions) et les frégates de défense anti-aérienne conçues il y a quelques années étaient capables d’intercepter des drones et des missiles balistiques. Mais on voit bien qu’il va falloir aller plus loin face à ces menaces qui deviennent extrêmement graves. La menace des drones de surface, sous-marins ou aériens est évidemment celle qui frappe le plus durement. En mer Rouge, mais aussi en mer Noire, nous avons vu ce qui s’est passé avec la flotte russe.
Où l’innovation se produit-elle dans vos produits ?
Il y a des innovations à plusieurs niveaux. Dans la lutte contre les drones, c’est la capacité à les détecter. Ce sont des capteurs optroniques pour voir le jour et la nuit, des capteurs radar. Il y a beaucoup de travail avec nos partenaires sur les algorithmes, les données, le traitement des données, l’intelligence artificielle pour y voir plus clair dans un environnement chargé. Il y a une part d’innovation autour de la capacité de destruction. Naval Group a présenté lors du salon Euronaval, « le lanceur modulaire polyvalent », un système permettant d’équiper le navire à la fois de plusieurs types de lanceurs comme des fusées, des missiles, mais aussi des leurres ou des systèmes de brouillage plus élaborés. Ce sont des matériaux qui peuvent être utilisés pour contrer la menace des drones, et notamment des drones qui arrivent en grand nombre.
L’usage des drones est de plus en plus massif, comment se positionne Naval Group sur ce marché ?
Nos navires doivent pouvoir être protégés contre une menace de drones, mais en même temps, nous devons aussi être capables de les développer. Nous sommes absolument convaincus que demain les drones travailleront en collaboration. Ils ne remplaceront jamais les navires habités, les navires de combat ou les sous-marins. En revanche, ils permettront à ces navires d’avoir une capacité accrue.
Comment expliquer l’engouement pour les sous-marins partout dans le monde ?
Il y a eu beaucoup de contrats de sous-marins dans les années 80 et 90, et donc il y a un renouvellement. Les sous-marins modernes sont plus performants, notamment dans ce qu’on appelle la discrétion acoustique, c’est-à-dire le bruit rayonné sous l’eau. Il y a aussi la nécessité de défendre ses territoires, ses zones économiques, des espaces communs qui peuvent être contestés. La présence d’un sous-marin constitue une menace sur un territoire extrêmement vaste, car on ne sait pas où il se trouve. C’est une arme de protection, de dissuasion, mais aussi une arme offensive, ce qui explique sans doute l’intérêt d’un certain nombre de nations.
Comment vous positionnez-vous par rapport à l’appel d’offres du Canada ?
Le Canada a lancé une procédure de recherche d’informations. Les entreprises intéressées devront répondre en novembre. Et donc, au cours du mois de novembre, vous saurez quelle sera la réponse que Naval Group donnera. Les semaines à venir seront intéressantes car elles permettront de mieux comprendre comment le Canada va organiser sa recherche d’information (…) Une fois qu’ils auront vu ce que l’industrie peut offrir, il y aura un cahier des charges plus précis. précis et là, une vraie compétition.
Et le contrat de livraison de frégates à la Norvège ?
C’est un peu pareil. La Norvège publiera, dans quelques semaines, une liste restreinte des fournisseurs qu’elle examinera. Les semaines à venir s’annoncent également extrêmement intéressantes.