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Sous-marin brésilien. « Un coup de poignard dans le traité de non-prolifération des armes nucléaires ! »

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« Ce cadre existe, c’est possible. Tu le veux. La France sera à vos côtés. Ce sont les mots prononcés par Emmanuel Macron, sur la base d’Itaguaí, près de Rio, pendant la cérémonie de lancement du Tonelerotroisième des quatre sous-marins à propulsion conventionnelle conçus par le Brésil en collaboration avec Naval Group, dans le cadre du programme ProSub.

A travers cette petite phrase, le chef de l’Etat français a voulu répondre aux demandes répétées de son partenaire brésilien.

Brasilia tente en effet de convaincre Paris d’augmenter ses transferts de technologies, notamment pour l’aider développer un réacteur dans son futur sous-marin nucléaire.

Si le discours du président français laisse une large place à interprétation, cela signifie-t-il que la France est prête à court ou moyen terme à aider un « partenaire » à nucléariser un de ses submersibles ?

Alors que la frontière n’a jamais été franchie jusqu’à présent à travers les différents contrats d’exportation, Emmanuel Macron va devoir préciser sa pensée et ses ambitions. Faut-il y voir avant tout de la realpolitik ? Ou s’agit-il d’un créneau commercial qu’il compte vraiment explorer ?

L’alliance Aukus a-t-elle ouvert une brèche ?

Une chose est sûre, ce message est plein de sens. Et a une portée mondiale dans un contexte d’instabilité chronique. C’est en tout cas ce que pense la CGT sur le site de Naval Group à Cherbourg (Manche), directement impliqué par une telle annonce.

Cela ouvre une brèche. Il s’agit d’une tentative contre le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Cette intervention est en tout cas malvenue face à la multiplication des conflits. Au lieu de trouver des solutions diplomatiques, la guerre est organisée. Ce n’est pas le bon message.

Groupe Naval CGT Cherbourg

Reste qu’Emmanuel Macron n’est pas le premier à rogner sur ce traité signé en 1968. Les États-Unis et le Royaume-Uni, en sabordant le contrat entre Naval Group et l’Australie et en proposant des sous-marins à propulsion nucléaire à Canberra, ont largement empiété sur les « conventions appropriées » internationales. Après tout, le TNP n’interdit pas ce genre de pratique…

« Le problème, c’est que ces décisions sont prises à huis clos. Il n’y a absolument aucun contrôle démocratique », interroge la CGT. « Après cela, pourquoi les Pays-Bas n’exigeraient-ils pas que leurs futurs Barracudas soient également propulsés à l’énergie nucléaire ? »

 » Sans commentaires « 

Comment nos constructeurs – principalement Naval Group, en charge de la maîtrise d’œuvre des sous-marins, et TechnicAtome, en charge de la conception et de la construction des chaufferies nucléaires des submersibles français – ont-ils réagi à la « proposition » d’Emmanuel Macron faite en Brésil? Sans trop de surprises, cette dernière n’a pas souhaité se lancer dans de longs commentaires. « Les discussions autour du sujet relèvent de l’État. Nous soutenons la marine brésilienne dans la conception du premier sous-marin nucléaire brésilien », a sobrement réagi Naval Group. Quant à TechnicAtome, la discrétion est toujours de mise avec un simple « Pas de commentaires ».

Le discours est en revanche beaucoup moins frontal du côté de la CFDT Naval Group. Plus pragmatique.

Pour l’instant, nous n’avons aucune communication à ce sujet de la part de l’État, majoritaire dans l’entreprise. Mais si cela nous est imposé, cela arrivera. De plus, cela vous donnera du travail.

Groupe Naval CFDT Cherbourg

Vous l’aurez compris, si rien n’est encore fait, les déclarations du chef de l’État du côté d’Itaguaí risquent d’alimenter les discussions pour quelques temps. Non sans un défi diplomatique mondial.

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Cammile Bussière

One of the most important things for me as a press writer is the technical news that changes our world day by day, so I write in this area of technology across many sites and I am.
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